Pour réussir cette opération, Il a fallu que les agents se lèvent de bonne heure afin d’occuper la place ainsi protégée avant les petits commerçants.
En son temps, cette mesure a suscité des applaudissements de la part des citadins soucieux de la propreté au centre ville. Pendant ce temps, les vendeurs à la sauvette n’avaient pas caché leur colère. Ils ont promis de revenir aussitôt les engins de la mairie partis. Compte tenu du regain d’activité à cet endroit, chacun peut se rendre compte aujourd’hui qu’ils ont tenu parole. Le marché s’est de nouveau installé. Les vendeurs de CD, DVD et autres curiosités se disputent les clients avec les vendeurs de livres, les revendeuses de pain, les petits coiffeurs, les vendeurs de vêtements…
De temps en temps, un camion benne de la Communauté urbaine vient perturber le négoce. Mais en réalité, la plupart des vendeurs ne se sentent pas concernés. Ceux d’entre eux qui sont chargés de faire le guet lancent quand même " Awara ! " dès que les agents communaux sont en vue. Avec une extrême dextérité, les marchandises sont momentanément emballées, pour éviter des saisies, mais tout le monde attend dans le voisinage. Personne ne songe vraiment à libérer les trottoirs illégalement occupés. Mercredi dernier par exemple, un agent de police membre de l’équipe de la mairie a eu maille à partir avec une vendeuse de pamplemousse. La dame, un sac de fruits sur la tête, voulait installer le produit de sa vente. Le policier s’est opposé. " Vous ne pouvez pas vous installer à cet endroit, c’est interdit, allez au marché ! ", a-t-il lancé. Réponse de la commerçante : " Mon frère, j’ai déjà mal à la tête, laissez moi installer ma marchandise, je n’ai pas eu de place au marché ".
Samedi dernier autour de 15 h, les agents communaux sont revenus devant la cathédrale. Les vendeurs ont encore fait semblant de s’enfuir. Mais à 16h30, ils se gaussaient bien des employés de la Communauté urbaine. Approchés pour justifier cette résistance, des vendeurs de CD ont eu cette réaction : " On ne peut pas aller ailleurs. C’est ici que le marché passe, nous voulons seulement vivre. " Il convient de relever que la place Ahmadou Ahidjo n’est pas la seule dans ce cas. A l’entrée des ministères, d’autres vendeurs ont également installé " leurs commerces ".
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