Les élèves de la 30ème promotion de l'Ecole nationale supérieure polytechnique (Ensp) de Yaoundé ont reçu hier leurs diplômes de fin de formation au cours de la cérémonie d'ouverture solennelle de la 8ème édition du forum des entreprises. Cette cérémonie intervient au moment où les étudiants encore en formation font déjà usage d'un récent don en matériels informatiques fait par le ministre de l'Enseignement supérieur. Ces ordinateurs, outils d'accès aux nouvelles technologies d'information de la communication, équipent les salles des travaux pratiques de l'Ecole. La cérémonie d'hier intervient aussi au moment où un pavillon de la nouvelle cité de l'université de YaoundéI, actuellement en chantier, sera réservé aux étudiants de l'Ensp. Pour cela, il sera baptisé La Maison de l'ingénieur. Le président des étudiants a tenu à dire que cette cité est un hommage de l'université de Yaoundé I à l'endroit du polytechnicien, futur cadre et acteur du développement du Cameroun.
Il a surtout tenu à faire connaître le rêve du polytechnicien aux personnalités qui ont fait le déplacement pour la circonstance : " Une école digne de ce nom. Une école où la qualité des enseignements dispensés par les enseignants encouragés et motivés, sera de renommée mondiale. Une école où la qualité et la quantité de la logistique seront un atout majeur. Une école où le confort et la sécurité de tous seront assurés à tout instant. Une école où les étudiants sont récompensés pour leurs performances par des primes et des bourses d'excellence ". Cette auguste institution souffre en effet aujourd'hui de la vétusté des laboratoires qui manquent d'infrastructures de pointe. Les laboratoires électroniques et électriques sont les plus sinistrés. Bien plus, cette école de technologie n'est pas encore connectée de manière permanente au réseau Internet. Toutes choses qui n'élèvent pas le niveau du produit formé à la hauteur escomptée, même s'il demeure de bonne qualité.
La question de l'emploi ne se pose pas encore avec acuité aux produits de l'Ensp. Pour Victor Bebga, ingénieur des télécommunications et lauréat de la 30ème promotion, si quelques uns ne trouvent pas du travail dès la sortie, c'est que, dans la majorité des cas, les propositions de salaires ne sont pas intéressantes. Pour son camarade Joseph Nkolo, du génie électrique, le processus de recrutement est long. Pour son cas par exemple, les auditions en vue de son recrutement ont commencé en mars, pour s'achever après sa soutenance en octobre. En ce qui concerne la défaillance des laboratoires de l'école en matière d'outils de pointe, Soulémanou Mounyché, lauréat du génie des télécommunications, affirme que cela n'a pas d'incidence préjudiciable sur la formation reçue. " Nous sommes des ingénieurs de conception, pour cela, la maîtrise des fondamentaux est essentielle, nous ne dépannons pas les machines dans les entreprises. Les ingénieurs des travaux et les techniciens sont chargés de le faire. Nous organisons le travail, nous concevons. Néanmoins, le principe de fonctionnement de ces machines est assimilé lors de nos stages en entreprise pendant les cinq années que dure notre formation ".
Par Jeanine Fankam, Quotidien Mutations
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