Ahmedou Ould-Abdallah répondait ainsi aux journalistes qui s’inquiétaient du fait qu’il y avait une situation de blocage dans le processus de mise en œuvre de l’arrêt de la CIJ depuis le 15 septembre dernier. A cette date, en effet, étaient prévues la fin des opérations de retrait et de transfert d’autorité dans la péninsule de Bakassi.
En relevant un " problème de modalités pour le Nigeria ", comme cause principale de cette situation, Ahmedou Ould-Abdallah, dans sa réserve de diplomate, s’est gardé d’avancer toute nouvelle échéance en vue de parachever un processus commencé en décembre 2003 dans la zone du Lac Tchad. Affirmant toutefois : " Nous ne pouvons pas attendre éternellement ". Avant de conclure : " Ce n’était pas l’objet de ma discussion ici aujourd’hui (au sortir de l’entretien avec le président Paul Biya, NDLR). Cette discussion se fera dans le cadre de la commission mixte qui est prévue après consultation avec le Nigeria et le Cameroun. "
En attendant la tenue de cette consultation, c’est aux experts des deux pays et ceux des Nations unies que revient la mission de poursuivre la marche en avant en vue de la mise en œuvre harmonieuse du verdict de la CIJ. C’est dans ce contexte qu’ils sont réunis depuis hier à l’hôtel Hilton de Yaoundé pour réfléchir sur les problèmes de délimitation de la frontière entre les deux pays.
Sous la conduite respective d’une spécialiste des questions de frontières aux Nations unies, du représentant permanent du Cameroun à New York, Martin Belinga Eboutou et de M. Alhaji Digi, directeur des frontières internationales à la commission fédérale nigériane des frontières.
Selon des informations recueillies dans les couloirs de l’hôtel Hilton de Yaoundé, l’ordre du jour de cette réunion porte des points importants. Notamment l’examen des cartes préliminaires établies par la division de la cartographie des Nations unies, permettant de parvenir à la conception d’une carte commune de base de la frontière terrestre ; l’examen d’un programme de travail des experts. Il s’agit à ce niveau de débattre des questions logistiques et opérationnelles en tenant compte des activités à mener en comité de réflexion ou sur le terrain.
En somme, les travaux des experts ouverts hier à Yaoundé visent à donner un nouveau coup d’accélérateur à un processus d’ensemble de mise en œuvre de l’arrêt du 10 octobre 2002 qui aura pris de toute évidence un retard.
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