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Albatros: Le FMI demande des comptes
(29/11/2004)
Cela ressemble à un grand oral pour les autorités camerounaises, même si la terminologie diplomatique évoque des “ consultations ”.
Par La Nouvelle Expression
Quoiqu’elle ne reflète pas forcément l’ordre des priorités de M. Roger Nord, conseiller au Fmi, qui devrait rencontrer les autorités en tout début de mission, l’affaire de l’avion présidentiel risque d’être celle qui va le plus embarrasser Yaoundé. Le Fmi souhaite se voir fournir des copies du (des) contrat(s) lié(s) à l’aéronef, obtenir des informations relatives aux contours financiers de l’opération. De quoi faire ressortir des tiroirs de la République, une affaire qu’on croyait classée. L’institution de Bretton Woods avait déjà obtenu des autorités camerounaises qu’elle ne soit pas mise à l’écart du processus d’acquisition d’un avion présidentiel. Les termes de la lettre d’intention adressée au Fmi, en décembre 2003, étaient suffisamment clairs à ce sujet. “Par ailleurs, la décision d’acquérir un avion pour la présidence de la République ayant été prise par les autorités, le gouvernement veillera à ce que cette opération ne porte préjudice ni à la bonne exécution du programme appuyé par la Frpc (Facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance, ndlr), ni à la stabilité budgétaire. A cet effet, il informera progressivement les services du Fonds à chaque point d’évolution du dossier”, avait écrit le Premier ministre.

Le premier désaccord entre le gouvernement et le Fmi est pourtant survenu dès le mois d’avril. Une mission du Fonds survenait quelques jours seulement après “l’acquisition” de “The Albatros” par Yaoundé. Suspicions. Tensions. Les experts venus de Washington n’avaient pas fait mystère de leur “étonnement” : les autorités n’avaient pas cru devoir les informer des modalités de l’opération. Il avait fallu des trésors de pirouettes “juridiques” pour que le gouvernement se tire d’affaire. Un ministre très proche du dossier avait alors fait valoir qu’il ne s’agissait pas d’un achat classique de l’aéronef, mais d’une acquisition en leasing. Sous-entendu : une location de l’appareil, avec l’option d’un éventuel achat ; ce qui dispensait le Cameroun du respect de la clause contenue dans la lettre d’intention.

Le même membre du gouvernement avait expliqué que, dans le détail, cette opération coûterait aux finances publiques une moyenne mensuelle de quelque 130 millions F Cfa, sur une période de trois ans ; soit un peu moins de 5 milliards F Cfa au total. Le contexte était à la polémique. D’autres estimations circulaient, avançant des chiffres astronomiques (des dizaines de milliards F Cfa). La mission du Fmi terminée, on croyait que le gouvernement était sorti de la zone de turbulences. Les autorités savent, depuis le 19 novembre, qu’il ne s’est agi que d’un répit…

Reprise.
Autre préoccupation du Fmi, autre casse-tête, autre sujet qui fâche : le pétrole. Pas seulement les données relatives à l’exploitation, mais aussi les audits et les comptes de la Société nationale des hydrocarbures (Snh), depuis 2003. Le secteur électrique n’est pas en reste ; le Fonds étant préoccupé par l’état et le développement dans le domaine, ainsi que les engagements de Aes Sonel vis-à-vis de l’Etat.

On reparlera aussi, au cours de ces “consultations”, des privatisations dont celles de Camtel, de la Snec, de la Cdc, de la Scdp, de la Sodecoton. On abordera l’état des finances publiques, des contours actuels de la dette, de la fiscalité, de l’impôt sur le revenu des personnes physiques, des finances publiques locales, de la micro-finance, de la bourse de Douala (Douala Stock Exchange), de la situation financière de la Campost. On n’oubliera pas tout ce qui a trait à la gouvernance et la lutte contre la corruption, notamment l’état de mise en œuvre du Plan national de gouvernance, l’usage de l’audit sur le système judiciaire, l’agenda de mise en place de la Chambre des comptes et du Conseil constitutionnel.

On fera par ailleurs le point sur les financements Ppte, sous plus d’un angle : la situation du compte spécial ouvert à la Beac, les retards des versements du Trésor dans ledit compte, etc. Sur le sujet, quelques données étaient déjà disponibles au 17 novembre, au titre de l’année budgétaire en cours : 90 milliards budgétisés ; 56,9 milliards d’engagements budgétaires ; 24,8 milliards de paiements effectifs. Des chiffres qui ont pu en rajouter au constat de la sous-consommation des crédits et à la polémique sur la santé des finances publiques…

L’enjeu principal de cette mission est cruciale : elle signe, en dehors des séances de travail entre des experts camerounais et ceux venus de Washington autour de la loi des finances en élaboration, une perspective de reprise formelle des relations entre le Fmi et le gouvernement. Il y a dans l’air l’espoir que les deux parties parviennent à harmoniser leurs vues respectives autour d’un “programme de référence” pour l’année 2005. Le contexte est riche de contraintes pour le Cameroun qui court après le point d’achèvement de l’initiative Ppte- synonyme de remise substantielle de sa dette- que les prévisions fiables situent, selon les scénarii, en janvier, juin ou décembre 2006.




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