L'interpellation, le 26 avril dernier du nommé Godwin Chibousor par la police des frontières alors qu'il tentait de se faire établir un passeport camerounais à l'aide de faux actes officiels, a mis à jour, un réseau de présumés faussaires. Originaire du Nigeria, le jeune homme s'est présenté à la direction de la police des frontières (Dpf) avec une carte nationale d'identité et un acte de naissance dont certaines mentions n'ont pas manqué d'intriguer les agents de la police. Notamment le fait que ces deux pièces qui lui attribuent de fait la nationalité camerounaise, portent un faux nom : Ché Cletus. Détail suffisant pour l’entendre. Ce dernier n'a pas résisté à l'interrogatoire a révélé l'identité de tous les protagonistes de ce réseau de faux.
Tout part d'une rencontre fortuite. Chauffeur de taxi, Ndong Abessolo est pris en course par deux individus qui viennent de Douala. Godwin Chibousor et Pierre Fonkentieng. Médecin ayant exercé au Nigeria, ce dernier est le parrain de Chibousor depuis son entrée régulière au Cameroun. Durant le trajet, Ndong Abessolo apprend que les deux hommes envisagent obtenir des visas pour l'étranger. Sa soeur étant l'épouse d'un ancien ambassadeur. Il propose à ses clients de les mettre en contact avec elle. Son carnet d'adresses pourrait leur être utile. La proposition est acceptée. Les deux hommes ne tardent pas à faire la connaissance de Déborah Ngono, épouse Tagne. A la tête d'une Ong qui fait dans l'organisation des voyages, elle se montre très intéressée. Rassuré par la personnalité de Mme Tagne, Pierre Fonkentieng dit lui avoir remis, pour lui et son poulain, la somme de 6,8 millions de F Cfa en tranches.
Face à la difficulté d'obtenir un visa pour le Nigerian, Mme Tagne aurait entrepris de lui faire établir un faux acte de naissance ainsi qu'une une fausse carte nationale d'identité, préalables à l'obtention d'un passeport camerounais. Malgré les dénégations des concernés, le Nigerian affirme que les pièces qui ont conduit à son arrestation lui ont été fournies par la fille de Mme Tagne et par Ndong Abessolo. Sur la demande de Mme Tagne, c'est ce dernier qui aurait fait un déplacement à Metet, lieu où a été établi l'acte de naissance. Devant la barre vendredi 12 novembre dernier, Mme Tagne a reconnu avoir perçu une somme d'argent (le montant n'est pas précisé) de Pierre Fonkentieng pour faciliter l'obtention par le Nigerian, d'une pré inscription dans une université en Russie. Mais se défend d'être mêlée de près ou de loin à l'établissement des faux actes officiels. D'aucuns ont regretté les absences de l'officier d'Etat civil et le commissaire de police qui ont délivré l'acte de naissance et la carte nationale d'identité. Le verdict du tribunal est attendu le 10 décembre prochain.
Source: Quotidien Mutations
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