Silence de cimetière à la mini-cité Ménure à Soa, localité située à 15 Km de Yaoundé. Un calme plat qui contraste avec l'ambiance qui est habituellement celle de cette résidence universitaire où vivent des étudiants répartis dans 86 chambres. C'est que cette mini-cité qui ouvrait ses portes pour la première fois cette année, a été victime d'un violent incendie vendredi dernier, 29 octobre, à 7h30. Deux jours après le drame, tous les résidents sont partis. Les occupants des 28 chambres sinistrées ainsi que les autres, "uniquement pris de panique", comme l'affirme le gardien de la mini-cité, le nommé Sina.
La mini-cité Ménure est à présent sans vie. Le portail est fermé. Les signes de l'intensité des flammes, amplifiée par l'explosion par dizaines des bouteilles de gaz sous l'effet de la chaleur, sont visibles. Le deuxième niveau de l'immeuble est complètement détruit. Les causes de ce drame restent floues.
L'hypothèse d'une panne d'électricité est sur toutes les lèvres. Murielle, étudiante en droit et voisine de la mini-cité sinistrée, raconte: "Il paraît que c'est un court circuit qui a causé l'incendie. Le feu est parti de la chambre du bout et, très vite, a tout consumé, alors que les résidents se préparaient pour aller aux cours". Ils vont alors assister, impuissants, à la disparition sous les flammes de leurs effets. Pleurs et cris accompagneront ce triste spectacle. Si aucune vie humaine n'est à déplorer, les dégâts matériels sont très importants. Les occupants des 29 chambres sinistrées ont tout perdu. Actes de naissance, diplômes, et livres de toutes sortes sont partis en fumée, ainsi que d'autres documents de grande valeur. "J'ai un ami dans cette cité, confie Serge Njila, étudiant en économie. Il avait un téléviseur, un ordinateur, un Dvd... tout a brûlé". Une résidente, quant-à elle, dit avoir perdu une somme de 600 000 francs cfa.
Pompiers
Informé du drame, le bailleur est arrivé dans la cité ce même vendredi. Il a tenu une réunion avec les résidents, au cours de laquelle il aurait décidé de rembourser à chaque sinistré l'intégralité de son loyer. Il a également promis, selon Sina, le gardien, "de faire un inventaire de tout ce que les gens ont perdu et de les rembourser". Des sources indiquent que la cité n'était pas assurée. Au cours de la même réunion, le bailleur aurait pris sur lui de loger à l'hôtel La Grâce les sinistrés qui n'ont pas de famille à Yaoundé. Le sous-préfet a également promis "une aide spéciale aux sinistrés". Une autre réunion entre le bailleur et ses locataires est prévue ce matin à Soa.
Selon des sources concordantes, l'incendie n'aurait pas eu une si grande ampleur si les pompiers avaient réagi promptement. "Quand ils sont arrivés, le feu était encore maîtrisable. Malheureusement, ils traînaient et demandaient le bailleur. On ne sait pourquoi. Quand ils se sont enfin décidés à intervenir, il n'y avait que quelques gouttes d'eau dans leur réservoir. Le temps d'aller en chercher, tout le deuxième étage a brûlé". A Soa, les étudiants parlent de ce drame avec une certaine frayeur. C'est le cas de Murielle qui, pour éviter un autre drame de la même espèce, conseille aux autres étudiants des mesures qu'elle-même a prises : "veiller que la bouteille de gaz soit toujours fermée".
Source: Quotidien Mutations
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