Le personnel de contrôle actuellement à pied d'oeuvre auprès des ménages dispose en plus, de marteaux-piqueurs, de simples marteaux et du ciment. " Nous avons le mandat de déposer les planchettes pour un meilleur contrôle des installations. Ceci veut dire que si vous avez pris soin de protéger votre compteur de courant électrique à l'aide d'un coffrage métallique, pour les besoins d'accès à votre compteur, nous pouvons casser le coffrage encastré dans le mur.
A la fin de notre intervention, cependant, si nous ne trouvons rien d'anormal sur vos équipements, nous assurons les réparations séance tenante. Mais si vous vous rendez coupable de quelque fraude, nos équipes emportent la planchette, le compteur et tout le reste. Dans le même temps, un titre de pénalité vous est délivré ", explique Etienne Foé, un chef d'équipe rencontré au quartier Madagascar à Yaoundé.
La campagne de contrôle actuellement en cours dans la capitale s'étend à l'ensemble du Cameroun. A en croire André Tchebi, le responsable de la communication de Aes-Sonel, les premiers échos sont globalement positifs. Un avis pas du tout partagé par certains ménages surpris en flagrant délit de fraude et qui se disent traumatisés par les pénalités que leur impose Aes-Sonel.
Barnabé Ndzomo Ngah, un habitant du quartier Rue Manguiers à Yaoundé, ne décolère pas : " Ces gens de la Sonel sont de vrais bandits. Ils viennent de me condamner à payer 381 000 Fcfa pour cause de fraude constatée sur mes installations électriques. Or, il y a moins d'un mois, mon compteur de courant a été volé nuitamment. En guise de réponse à ma requête déposée à la direction d'agence Sonel à Etoudi, on m'a demandé de veiller sur mes installations ".
Sabotage
Face à ces allégations, la direction technique de cette entreprise se félicite de la mesure qu'elle qualifie de " suffisamment dissuasive ". Le directeur régional pour les provinces du Centre, Sud et Est, Nde Akumawah, est du même avis. Pour lui, la mesure d'envoyer des missions de contrôle dans les ménages, dans l'optique de minimiser les pertes non techniques, participe de l'assainissement interne et externe de Aes-Sonel.
L'intervention actuelle des équipes de contrôle sur " les installations domestiques " de Aes isurvient au lendemain de la mise au chômage des agents temporaires chargés alors de relever les index de consommations. Une mesure qui, en son temps,a fait courir des risques de vol et de sabotage aux installations électriques de Aes-Sonel, de la part de ces agents mécontents. Mais aussi des agents indélicats de la mêmes Aes-Sonel.
En dehors des pénalités qui vont de 250 000 Fcfa à 517 000 Fcfa, " la campagne de de réduction des pertes non techniques " actuellement en cours, est une opération d'évaluation du niveau technique des installations. Au niveau des ménages, on signale de nombreux cas de compteurs détraqués du fait de l'âge et surtout faute de maintenance. Sur le terrain, on note aussi, un déficit en équipements dont souffre Aes-Sonel.
Ainsi, au cours des mois de mars, avril mai et juin dernier, certaines localités de la province du Centre (dans les départements de la Lékié, du Mbam-et-Inoubou, du Mbam-et-Kim, et de la Haute-Sanaga), sont restées désespérément sans énergie électrique, un à trois mois durant. A l'époque, les services techniques de cette entreprise faisaient état de pylônes brisés, de lignes pratiquement pourries, de supports rendus fragiles et du réseau couvertpar les arbres du côté du Mbam.
source: Quotidienmutations, Léger Ntiga
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