A l’extérieur d’un gymnase et qui sert d’amphithéâtre aux étudiants de la Faculté des sciences juridiques et politiques (Fsjp), le jeune Fabrice Mballa et trois de ses camarades, debout, prennent des notes. "A la maternelle, on est encore mieux reçu", lance t-il d’un air qui cache mal sa déception. A l’intérieur, le Pr Modi Koko, faute de sonorisation est contraint. Les étudiants de 1ère année suivent leur tout premier cours de droit civil. En face, à l’amphi 352, la situation n’est pas plus gaie. Ndongo Din, enseignant à la Faculté des sciences fait ce qu’il peut pour calmer le délire des étudiants. Ailleurs, c’est aux forceps que les étudiants obtiennent meilleures places. Grosse déception en somme pour Elise Tchakounté qui, depuis sa réussite au Baccalauréat attendait impatiemment ce jour de rentrée académique, 18 octobre 2004. Autant d’images qui remettent à l’ordre du jour l’épineux problème d’infrastructures à l’Université de Douala.
A l’observation, on se rend compte que les problèmes rencontrés depuis la création de cette institution n’ont véritablement pas trouvé de solutions. Les responsables, sous prétexte d’être occupés à gérer la rentrée académique effective depuis lundi dernier, n’ont pas souhaité s’exprimer pour le moment. Au décanat de la Faculté des sciences à Ndogbong, on déclare : "Paris ne s’est pas construite en un jour, à plus forte raison notre faculté ". Les manquements constatés sur le terrain ne sont évidemment pas une grande surprise pour les anciens étudiants. " Ici, on a appris à vivre dans ces conditions. Assis ou debout, sous la pluie ou le soleil, dans le silence ou le vacarme, c’est notre lot quotidien", a expliqué Jules Etah de la Faculté des sciences qui s’est félicité de la disponibilité des emplois du temps.
Infrastructures
Des récriminations d’un ordre différent ont pu être observées dans les autres facultés de l’université. Dans le milieu des étudiants, le principal problème reste les infrastructures. "On doute fort que de la dizaine de nouvelles salles de classe, des deux amphis 500, de la maison de l’étudiant, récemment réceptionnés puisse changer grand chose", pronostique Caroline Ekoka, étudiante. Le scepticisme des étudiants est d’autant plus fondé que, jusqu’au jour de rentrée ; les étudiants continuaient à s’inscrire dans certaines facultés. " Ce n’était pas évident de m’inscrire à temps, faute de la pénurie des fiches d’inscription. Aussi, à cause de la présidentielle, il était impossible de trouver les responsables sur place", se plaint Guy Essoh, étudiant en 3ème année Fsjp. les inscriptions se poursuivent, et les responsables de l’université disent accueillir pour cette année académique près de dix mille nouveaux étudiants. Pour marquer la rentrée, l’Ecole supérieure des sciences économiques et commerciales (Essec) a organisé une cérémonie d’accueil de 200 nouveaux étudiants. Selon le directeur de l’école, cette cérémonie avait pour but de permettre une immersion rapide des étudiants dans leur nouveau monde. A l’université de Douala, la particularité cette année demeure la création de nouvelles filières dans ses différentes facultés.
Source: Quotidien Mutations
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