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Un homme brûlé vif à Yaoundé
(18/10/2004)
Abdoulaye Aboubakar a succombé à ses brûlures au bloc des urgences de l’Hôpital central de Yaoundé, vendredi dernier.
Par Cameroon Tribune

C’est même par miracle qu’il est encore vivant. Les médecins accourent. Les curieux aussi. Une question est sur toutes les lèvres : va-t-il réellement survivre à toutes ces brûlures ? Dans le regard des curieux, des interrogations : pourquoi a-t-on laissé des individus mettre le feu sur ce jeune homme ? A-t-il volé ? Personne ne s’inquiète- t-il de son sort ?

Mais, Abdoulaye est sur un brancard d’hôpital, recroquevillé. Une infirmière vient lui annoncer qu’il a des visiteurs. La souffrance le paralyse. Son corps est tout blanc. La peau est presque partie. Ses habits (ce qui en reste), sont collés à son corps. Il ne voit presque rien.

Son menton est collé à sa poitrine. Il ressent un mal sur la tête et aux épaules. Il ne peut pas bouger les membres. Malgré l’état de ses brûlures, sa bouche reste entrouverte et il répète la même chose depuis qu’il a été conduit aux urgences. " J’ai trouvé une femme au bord de la route. Elle voulait que je paie 1000 F…Au sortir de sa chambre, tout a été réglé. Mais seulement, j’ai été accueilli par des individus armés de gourdins. Ils m’ont sérieusement frappé ". En effet, après les gourdins, Abdoulaye a juste le temps de voir un pneu s’enflammer.

Une odeur de pétrole. Il court. Le bas de son pantalon l’empêche de faire de grands pas. Il veut s’échapper des flammes mais il n’y a pas d’autre issue. Il court avec le feu et il hurle. Il entend crier ces hommes…après, il ne voit plus rien. Il sent la viande grillée. Avant de s’évanouir, il entend des voix : " Le pauvre, le pauvre …". La voix haletante, le jeune Aboubakar continue : " Je ne pouvais pas relever la tête.

Je ne pouvais pas bouger mon corps, ni mes bras…J’étais en feu. Je veux mourir parce que j’ai trop mal ". Le Dr Alphonse Bayiha confirme l’état du patient : " Ce sont des brûlures à 89,5% de surface corporelle. La profondeur est du deuxième dégré. Je suis inquiet car il est seul et sa voix commence à baisser ".

Abdoulaye Aboubakar était vendeur de chaussures au marché Mokolo. Toujours installé sur le couloir du bloc des urgences, son seul espoir était son frère, Mohammadou Aboubakar, qui serait sergent au Quartier général. Un espoir vain, car, aux environs de 19h, le jeune Abdou va succomber à ses brûlures. Son vœu a été exhaussé : mourir au lieu de souffrir.



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