Un Camerounais qui a reconnu avoir revendiqué par courriel l'attentat à la bombe qui a visé le 8 octobre l'ambassade d'Indonésie à Paris sera poursuivi pour le texte mais pas pour l'action elle-même, où il a été mis hors de cause.
Cet homme d'une trentaine d'années, dont l'identité n'a pas été dévoilée, devait être déféré à un juge d'instruction jeudi soir en vue de sa mise en examen pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, séjour irrégulier, détention de faux documents et menaces de mort sous conditions".
Il est l'auteur du courrier électronique signé du Front islamique français armé (Fifa), revendiquant l'attentat qui a fait dix blessés légers et qui demandait la libération de Boualem Bensaïd et Smaïn Aït Ali Belkacem, islamistes condamnés pour leur participation aux attentats de 1995 en France.
Il a aussi reconnu avoir envoyé avant l'attentat d'autres textes de menaces signés du Fifa aux autorités françaises. Le parquet a requis son placement en détention.
L'enquête sur l'attentat lui-même se poursuit et les enquêteurs ne privilégient toujours aucune piste. Seule celle d'un hypothétique règlement de comptes interne à l'ambassade est a priori écartée après des auditions d'employés.
Après avoir découvert que l'engin explosif était une bonbonne de gaz, les enquêteurs ont établi que le mélange explosif était composé de TATP (triacétone-triperoxyde) et d'un autre produit encore inconnu, a-t-on indiqué de source judiciaire.
Le TATP, un produit très volatil et sensible, a été utilisé, par exemple, par le Hamas palestinien, par Richard Reid "shoebomber", qui avait tenté en décembre 2002 de faire exploser un avion entre Paris et Miami, et par les auteurs des attentats contre le préfet du Jura Aïssa Dermouche
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