Le conseil d'administration réuni mardi, à Douala, a entériné la nomination du nouveau Dg, Jean David Bilè et adopté un plan de redressement.
Hôtel Sawa, mardi 24 février 2004, 16h50. Justin Ndioro et Jean David Bilè, respectivement Pca et nouveau Dg de Aes Sonel Cameroun, débarquent, le pas décidé et les mines renfrognées. Ils seront suivis quelques secondes plus tard par Mme Helen Tarnoy, Dg sortant. Cette équipe va éprouver le besoin de faire une halte au bar, pour se rafraîchir la gorge et les idées. Quelque chose a pu se passer, lors de la double réunion qui regroupait d'abord en assemblée générale et en conseil d'administration, les propriétaires et les administrateurs de l'entreprise.
Difficile de croire que le retard pris par le déroulement de ces deux réunions, soit l'unique explication qui ait repoussé à deux reprises le point de presse prévu d'abord à 12 heures, puis à 15 heures pour finalement débuter à 17h 15. Le Pca, Justin Ndioro s'excusant de ce retard, l'explique à sa manière : " l'ordre du jour était tellement important qu'il méritait de lui consacrer du temps ". Soit.
Hommage à Helen Tarnoy
Lors du conseil d'administration, mardi 24 février 2004 à la direction de Aes Sonel, avenue de Gaulle à Douala, un certain nombre de résolutions ont été prises en plus du fait que la nomination de Jean David Bilè, il y a quelques jours par Aes Corporation à Arlington aux Etats-Unis a été entérinée. D'abord, les comptes de la société ont été approuvés : " ils enregistrent un solde positif de 468 millions de f cfa pour l'exercice 2003, et 2 milliards 491 millions pour l'exercice 2002 (fin décembre). Des sommes laissées à la disposition de l'entreprise pour aider à son développement ", a précisé le Pca.
Le conseil d'administration a également rendu un vibrant hommage à Mme Helen Tarnoy pour " les progrès accomplis par Aes Sonel au cours des deux dernières années. Et ce, malgré les délestages ". Sous la direction de cette petite bonne femme qui vient d'être remerciée par la maison-mère, à Arlington, " les ventes d'énergie électrique ont connu une augmentation de 8,9% sur 2002 " pendant que " le chiffre d'affaires de l'entreprise franchissait allègrement les 100 milliards de f cfa ".
Combattre les pratiques frauduleuses
Cela dit, la nouvelle équipe, autour de Jean David Bilè, devra travailler d'arrache-pied pour améliorer le rendement de la distribution de l'électricité. " Elle est inférieure à 70% alors que les entreprises plus performantes dans ce secteur, en Afrique, avoisinent les 90% de rendement ", a constaté le Pca.
D'où le plan d'action adopté par le conseil d'administration pour notamment réduire les " pertes non techniques ", liées à diverses pratiques frauduleuses dans ce secteur énergétique. " Le manque à gagner dépasse les 25 milliards par an. Il faut donc trouver les moyens de mobiliser les personnels de la société et sanctionner sévèrement les brebis galeuses, tout en engageant les poursuites contre les usagers qui utilisent des pratiques frauduleuses ", a rapporté Justin Ndioro au nom du conseil d'administration. Par ailleurs il a été question d' " améliorer la qualité du service, d'augmenter le plan de recouvrement des factures d'électricité, de poursuivre la mise en place du nouvel organigramme et surtout de lutter contre les délestages ".
A ce propos, Aes Sonel compte s'appuyer sur " un plan de production dont l'entreprise espère qu'il permettra d'éviter les coupures intempestives de courant cette année, autres que des pannes classiques ", a expliqué le Pca, avant de poursuivre " car les barrages se sont remplis mieux que les saisons précédentes de pluies ".
Ce vaste plan d'action, adopté par les membres du conseil d'administration d'Aes Sonel, mardi, à Douala, a une ambition de taille : " faire de Aes Sonel une des entreprises les plus performantes en Afrique ". Pour ce faire, 3 nouveaux administrateurs ont été nommés dont John Turneur, administrateur général de Aes Cameroon holding et Garry Levesley, vice-président Aes et Dg Sonel Ukraine, qui permettront d'étoffer un peu plus l'équipe dans l'espoir de sortir l'entreprise du noir.
Source: Jean-Célestin EDJANGUE, Le Messager
|
