Comme l'avait suggéré dès mercredi son entourage, M. Fru Ndi a confirmé jeudi avoir déposé son dossier de candidature, quelques heures seulement avant la clôture (jeudi minuit locale, 23h00 GMT) des inscriptions.
"Ce matin-même, j'ai fait déposer ma candidature peu avant 10h00" (09h00 , a annoncé M. Fru Ndi au cours d'une conférence de presse au siège de son parti à Yaoundé.
Mercredi après-midi, la CRRN, qui regroupe une dizaine de partis et d'associations, avait annoncé au terme de deux jours d'intenses pourparlers que le chef de l'Union démocratique camerounaise (UDC), Adamou Ndam Njoya, avait été choisi pour représenter ses couleurs lors du scrutin du 11 octobre, de préférence à M. Fru Ndi.
"Nous estimons simplement que le processus de sélection du candidat unique n'est pas allé jusqu'à son terme puisque nous n'en étions qu'à l'étape 3, sur un total de 7", a expliqué le chef historique du SDF pour justifier sa décision de ne pas se plier à la décision de la CRRN.
"Les autres se sont empressés de saisir les médias pour annoncer la victoire de M. Njoya, alors que nous avions décidé que nous prendrions les décisions sur la base d'un consensus", a-t-il regretté.
"Je donne une semaine à mes partenaires de la Coalition pour qu'on revienne sur la suite du processus que nous avions entamé et, à ce stade-là, si c'est Njoya qui gagne, j'accepterai sa victoire et je retirerai ma candidature", a-t-il poursuivi.
Sitôt connue la décision de la CRRN, M. Fru Ndi, un anglophone de 63 ans candidat malheureux face au président Paul Biya lors de la présidentielle de 1992, avait claqué la porte des négociations, sonnant le glas des espoirs de candidature unique qui avaient justifié la formation de la Coalition il y a quelques mois.
La décision de John Fru Ndi laisse donc présager d'un affrontement, classique depuis 1992, entre d'une part le président Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, et d'autre part une opposition émiettée, sans réelle chance de victoire dans un scrutin à un tour qui privilégie les candidatures d'union.
Un phénomène encore renforcé par le nombre inédit des candidatures déjà enregistrées par le ministère de l'Administration territoriale et de la Décentralisation. Jeudi en fin d'après-midi, plus d'une trentaine de personnes avaient ainsi déposé un dossier, un nombre jamais atteint.
Dans cette masse figurent les habitués des scrutins présidentiels à la recherche de publicité, comme Hubert Kamgang, de l'Union des Populations africaines (UPA) ou Hameni Bieuleu, de l'Union des forces démocratiques du Cameroun (UFDC).
Quelques vieux routiers de la politique comme Yondo Black, du Mouvement social pour la nouvelle démocratie, ou Garga Haman Adji, de l'Alliance pour la démocratie et le développement (ADD), ou Djeukam Tchameni du Mouvement pour la Démocratie et l'Interdépendance (MDI) sont venus les renforcer en briguant cette année, pour la première fois, la magistrature suprême.
A signaler enfin un fort bataillon de néophytes, comme Ashu Agbor du Reform Party, Fritz Pierre Ngo du Mouvement des écologistes camerounais, ou Samuel Mackit de l'Union des populations du Cameroun (UPC).
Le ministère devait en publier vendredi la liste complète.
|
