Au pouvoir depuis 1982, le chef de l`Etat, âgé de 71 ans, s`est adressé à la nation dans un discours radiotélévisé de moins de cinq minutes, prononcé vingt-quatre heures seulement avant l`heure-limite du dépôt des candidatures pour le scrutin du mois prochain.
"Camerounaises, Camerounais, (...) répondant à votre appel, j`ai décidé de me porter à nouveau candidat à la présidence de la République", a déclaré le président Biya.
"Je vous demande de me renouveler votre confiance, afin que dans la paix et la stabilité, nous puissions continuer à avancer, dans la voie de la démocratie et du progrès", a-t-il ajouté.
Même si sa candidature ne faisait déjà plus l`ombre d`un doute dans les rangs du parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), la décision du président Biya était attendue depuis plusieurs semaines par l`ensemble du monde politique camerounais.
D`autant qu`il n`était pas apparu au public depuis les cérémonies du 60ème anniversaire du Débarquement de Provence, en France à la mi-août. Cette absence a alimenté les interrogations sur son état de santé et sa volonté de solliciter un nouveau mandat.
Face à lui, Paul Biya ne recontrera une fois de plus qu`une opposition divisée, incapable de surmonter ses divergences pour lui opposer un front uni.
Au terme de deux jours de discussions quasi-ininterrompues, la Coalition pour la réconciliation et la reconstruction nationale (CRRN) a finalement annoncé mercredi après-midi que le chef de l`Union démocratique camerounaise (UDC) Adamou Ndam Njoya avait été choisi pour porter ses couleurs lors du scrutin du 11 octobre.
"Après avoir donné deux jours aux différents candidats pour se départager, nous avons constaté au bout de compte que la situation était bloquée", a déclaré l`un des responsables de la CRRN, Issa Tchiroma, au cours d`une conférence de presse. "Nous avons alors décidé de passer au crible les quinze critères préalablement établis par la CRRN et, au bout du compte, M. Njoma a obtenu le plus fort suffrage".
Mais comme le redoutait la plupart des membres de la CRRN, son principal adversaire dans cette course, le président du Social Democratic FrontJohn Fru Ndi, devrait lui aussi déposer jeudi sa candidature, a annoncé à l`AFP un responsable du SDF.
Outre Amadou Ndam Njoya et John Fru Ndi, trois autres candidats briguaient l`investiture de la CCRN, précisément formée en début d`année en vue de désigner un candidat unique de l`opposition.
"A l`annonce des résultats, M. Fru Ndi a estimé qu`il était ridiculisé par la Coalition et il est sorti en claquant la porte", a regretté Issa Tchiroma. "Tous nos efforts depuis la nuit jusqu`à cette heure pour le ramener à la raison ont été vains", a-t-il déploré.
"Nous ne perdons pas espoir que John Fru Ndi reviendra vers la Coalition", a pour sa part déclaré le candidat investi, Adamou Ndam Njoya. "La coalition va devenir désormais une très grande famille politique dont les actions ne s`arrêteront pas avec la présidentielle d`octobre", a poursuivi le chef de l`UDC.
M. Fru Ndi n`a lui fait aucune déclaration après l`annonce de la décision de la CRRN. Il devait tenir une conférence de presse jeudi.
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