Il a ainsi damé le pion à Sanda Oumarou qui a rempli 12 critères, et surtout à Ni John Fru Ndi, qui a enregistré 11 points, tandis que Marcel Yondo en a eu un peu moins. Le président du Social Democratic Front, John Fru Ndi, qui est arrivé à l’élection fort de l’investiture interne obtenue au sein de son parti et ses camarades n’ont pas facilité l’issue du vote.
Selon des sources dignes de foi en effet, les camarades du Chairman du Sdf ont évoqué quelques arguties pour retarder la proclamation, notamment en usant de leur représentation numérique supérieure au sein de l’instance.
Or le mode de désignation qui consistait à attribuer des points à chaque candidat, d’après les critères pré-établis, avait déjà été adopté. Vers minuit, Fru Ndi accompagné de Joseph Mbah Ndam et Pierre Kwemo, deux cadres du Sdf, et députés à l’Assemblée nationale, ont quitté les lieux, en déclarant que rien n’était décidé. De l’intérieur de la salle de réunion, l’on devait bientôt apprendre qu’il s’agissait d’une rupture consommée.
Au moment où nous mettions sous presse, les autres membres de la Coalition étaient cependant occupés à mettre au point les derniers éléments de préparation de la campagne. Durant ces échanges à huis clos, certaines sources nous indiquent également que le leader du Sdf n’a pas supprté La répartition des tâches que doivent assumer les différents partis pour faire gagner le candidat de la Cnrr, ainsi que l’attitude générale à adopter constituaient le sujet de ces échanges.
Quant à la candidature supposée d’Edouard Akame Mfoumou, les responsables de ce regroupement de l’opposition n’en ont plus fait mention hier. Les auteurs de cette suggestion l’ayant retirée.
Pour nombre de leaders contactés durant la journée de discussions, cette proposition manquait de sérieux, parce qu’elle n’a pas été formellement exprimée par l’ex-ministre de l’Economie et des Finances lui-même, que l’on n’a jamais vu d’ailleurs aux rencontres des coalisés. Bien plus, le "climat de tension" qu’elle a suscité, a semblé guider son rejet pur et simple.
Célestin Bedzigui, le prédisait déjà en début d’après-midi en assurant que tout ce qui était proposé pourra être discuté, avant toute décision normalement motivée. Le terme de cet ultime round de débats au sein de la Coalition nationale pour la réconciliation et la reconstruction donnera l’occasion de juger la solidité et la cohésion de cet attelage inédit.
L’adoubement d’Adamou Ndam Njoya, président de l’Udc et ancien ministre de l’Education nationale à la fin des années 70 dans le gouvernement d’Ahmadou Ahidjo, constitue en effet un choix attendu par une bonne frange des militants de l’opposition. Cette désignation met a priori hors course Ni John Fru Ndi, le leader du Sdf et challenger de Paul Biya en 1992, obligé de battre campagne pour le président de l’Udc, conformément à la plate-forme adoptée dans la perspective de la présidentielle par la Cnrr.
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