C'est dans un arrondissement enclavé dans l’extrême Sud Cameroun, que l'affaire se déroule, et continue de faire grand bruit. La scène absolument effroyable s’est déroulée à Mebang, l’avant dernier village camerounais à 8 kilomètres de la frontière gabonaise.
L’horreur qui aurait pu tourner au carnage ou à la boucherie, suscite encore parmi la population des sentiments tels que : incompréhension, incrédulité, émoi, choc et stupeur.
Tout serait parti d’une histoire de relation conjugale ratée et dont l’échec était notoirement constaté. Entre la nommée Zouga une jeune fille du village, et un certain Ella Eboto, un résident quadragénaire, venu bien jeune à l’époque dans les bagages de sa mère, qui s’était mariée à un notable du coin réputé pour être un grand guérisseur dans le région.
Après 20 ans de vie maritale et 5 rejetons, le couple a dû se séparer il y a 4 années de cela. Cette séparation croît-on savoir fut aussi tumultueuse que ne l’a été la relation elle même.
Ella essayera de se consoler et diluer sa déception dans un train de vie d’enfer : alcool, tabac et travaux champêtres. Zouga quant à elle s’en ira sous d’autres cieux refaire sa vie, principalement à Oveng ville à 30 kilomètres de là, où elle finira par dénicher son amant actuel qui est agent communal.
Avec son tourtereau elle décide de séjourner chez elle à Mebang. Son ex-époux se considérant toujours comme le légitime titulaire décidera d’en finir avec sont suppléant. Et ce de manière imprévisible. C’est au moment où le camion-benne de la mairie, transportant une chorale de Bifot village de retour du Gabon, s’arrête à Mebang pour récupérer l’employé municipal concerné que le sieur Ella choisit de passer à l’acte. Armé d’un fusil calibre 12 qu’on dit être celui de feu son beau père et, dans une explosion de jalousie qu’il n’en pouvait plus de contenir, Ella vise, tire et rate sa cible.
L’amant de Zouga vient de l’échapper belle ! Mais pas un jeune vacancier, élève de 3e qui faisait partie de ladite chorale. Grièvement touché, l’infortuné sera évacué sur Sangmelima, Mbalmayo, puis Yaoundé où il va rendre l’âme dans la nuit du samedi 28 août, à l’hôpital CNPS d’Essos. Battu presque à mort par les villageois, le tireur Ella Eboto tente de recouvrer sa santé au Centre Médical d’Arrondissement Oveng où, menotté et gardé par les gendarmes, il attend que la machine judiciaire se mette en branle.
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