C’est vers 13 heures hier que le Premier ministre, chef du gouvernement a déclaré la barge ouverte à la circulation des personnes et des véhicules. La fin du discours de Peter Mafany Musonge a évidemment été saluée par des applaudissements très nourris de nombreuses populations. C’est un véritable soulagement pour ces hommes et femmes qui, depuis plus de soixante jours, doivent endurer les plus grosses difficultés pour se rendre de l’autre côté du fleuve. Après les voies de contournement aménagées au lendemain de l’effondrement du pont sur le Moungo, la barge a donc été mise en service à Yatto. L’événement a drainé, à côté de nombreuses personnalités (membres du gouvernement, élus du peuple, chefs militaires et traditionnels), des centaines de riverains, heureux de pouvoir traverser à nouveau sans transpirer toute la sueur de leur corps. Le Premier ministre a toutefois pris les devants, pour, d’emblée, tempérer les ardeurs éventuelles des conducteurs. Par un appel à la prudence, lancé aux usagers, le chef du gouvernement rappelle que le pont effondré aurait pu durer encore trente ans, s’il n’y avait eu cet inconscient sur la route. C’est pourquoi des mesures draconiennes sont déjà promises aux chauffeurs qui ne respecteront pas les limitations de poids et de vitesse autour du nouvel ouvrage. Toujours à en croire le Premier ministre, un appel d’offres restreint a déjà été lancé pour la construction d’un pont neuf. Et si tout se passe bien, la pose de la première pierre devrait intervenir avant la fin de l’année. C’est dire si la barge ouverte depuis hier demeure une solution provisoire. Mais une solution tout court, qui fait aujourd’hui la fierté de toutes les bonnes volontés qui ont apporté leur concours. Comme le Premier ministre, on peut citer en premier lieu les pouvoirs publics, dont la prompte réaction a permis de prendre rapidement la mesure de la situation. Hommage a donc été rendu aux membres de la Commission interministérielle (Administration territoriale et Décentralisation, Développement industriel et commercial, Travaux publics, Transports, Mines, Eau et Energie, Affaires économiques et Communication). De son côté, le secteur privé a lui aussi joué un rôle de premier plan, à l’image de l’implication du directeur général des Chantiers navals et industriels du Cameroun. En présentant la barge hier, Zacchaeus M. Forjindam a souligné que sa réalisation a nécessité l’expertise de 200 ingénieurs et techniciens de son entreprise. En deux mois, ces brillants esprits et ces gros bras ont travaillé d’arrache-pied pour livrer dans les meilleurs délais le bel instrument de 36 mètres de long et 16 de large. Voilà qui permet à nouveau de circuler du Littoral vers le Sud-Ouest et vive versa. Ici aussi, l’appel au civisme des usagers est revenu. De toute façon, comme ils savent déjà ce qu’il coûte de ne pas avoir de pont, on suppose qu’ils sont avertis.
Par Cameroun Tribune
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