Instituée par le Dr. Ebrahim Malick Samba, directeur régional sortant de l'Oms Afrique, cette Journée avait pour thème cette année " Avancer la santé avec la médecine traditionnelle ". Sur plusieurs tables, des écorces, paquets de feuilles, flacons, poudres, masques, voire talismans et scapulaires étaient exposés, promettant le soulagement en cas de sinusite, diabète, impuissance, accouchement difficile, surdité, sans oublier les (inévitables ?) maladies et infections sexuellement transmissibles
Ce tableau pour le moins inhabituel avait lieu dans le hall. Le gros de l'événement, lui, s'est déroulé dans l'amphi de la Fmsb, dont le doyen, le Pr. Peter Ndumbe a dit un mot de bienvenue, en présence notamment du Sg du Minsanté, le Pr. Elie-Claude Ndam Njitoyap, et la représentante de l'Oms au Cameroun, le Dr. Hélène Mambu ma Disu. " La médecine traditionnelle est un élément important dans un système de santé ", a déclaré le doyen. Il a également émis l'espoir que la célébration permette d'identifier les vrais praticiens, auxquels se mêlent encore des charlatans.
Mais il faudrait d'abord que plusieurs problèmes soient réglés, notamment ceux liés à la recherche. Le Dr. Lucie Françoise Biyiti, intervenante suivante, a présenté les obstacles aux décollage effectif de la filière au Cameroun : absence de textes légitimant et réglementant la profession, d'un cadre légal protégeant le savoir traditionnel, persistance de la suspicion entre médecine traditionnelle et moderne, manque de crédibilité dont souffrent les tradithérapeutes, présence des charlatans, etc. Le Dr. Biyiti a toutefois relevé que la recherche avait abouti à quelques résultats : mise au point de " médicaments traditionnels améliorés ", recensement de plantes
D'autres interventions ont porté sur l'organisation de la médecine traditionnelle, plutôt élaborée, à en croire le Pr. Lantum, la conservation des plantes médicinales, qui " est l'affaire de tous ", d'après le Pr. Nkonmeneck, les aspects de la propriété intellectuelle, développés par Mme Mono Ndjana...
On le voit, le chantier reste vaste. Le Dr. Malick Samba, cité par la représentante de l'Oms au Cameroun, conseille aux Etats africains d'accélérer l'intégration de la médecine traditionnelle africaine dans leurs systèmes de santé. " Cette intégration s'impose comme un pilier indispensable de la promotion et du développement de la médecine traditionnelle en ce siècle ". Pour sa part, Mme Mambu ma Disu a estimé que le choix de la Fmsb pour cette commémoration devait marquer le début d'une collaboration plus étroite entre les deux médecines.
" La médecine traditionnelle fait partie de notre héritage culturel, de notre patrimoine le plus profond ", a dit, en dernier ressort, le Sg du Minsanté. Le Pr. Ndam Njitoyap a prescrit diverses actions en faveur de la profession : renforcement des capacités en ressources humaines et matérielles, protection de la propriété intellectuelle, etc. Il a toutefois déploré l'espèce de clivage entre médecins modernes et tradithérapeutes. Quoi qu'il en soit, " le gouvernement a toujours valorisé la médecine traditionnelle ", a-t-il souligné.
Source: Cameroun Tribune
|
