Des individus extorquent de l`argent aux citoyens.
La scène est quasi quotidienne. Surtout le soir, après 18h, sur l`espace entre l`hôtel Hilton de Yaoundé et l`immeuble siège de la Cameroun télécommunication (Camtel), baptisé Boulevard du 20 mai. Des «agents» interpellent les passants qu`ils accusent d`épanchement public. Sur la même lancée ,à toute heure de la journée ,ils condamnent à des "amendes" tous ceux surpris entrain de soulager sur l`herbe aux alentours des tribunes du boulevard du 20 mai
Agés d`au moins 30 ans, ces agents de la communauté urbaine de Yaoundé (Cuy), solidement entourés par des éléments de l`armée, invitent leurs proies à la tribune présidentielle, où, après les avoir sermonné, elles sont sommés de payer un minimum de 12500F Cfa .Les acteurs de ce poste de travail n`épargnent ni les autres agents de la communauté urbaine de Yaoundé, ni les agents des forces de l`ordre en civil, encore moins ceux des éléments en civil de l`armée. C`est ainsi que le 10 août dernier, Gaston Essomba, employé de la Cuy s`est vu abordé par ses collègues.
“Ils m`ont interpellé alors que je tentais de me soulager à l`arrière de la tribune, en contre -bas de la boîte de nuit du coin. Dès la première marche, en plus de me dire que c`est un honneur qu`ils me font de fouler cet espace de la tribune présidentielle, ils m`ont demandé ma carte nationale d`identité. Lorsque j`ai remis ma carte aux militaires qui font la garde ici ,je me suis fait dire que ma profession est un motif aggravant du délit dont je me suis rendu coupable”. Les supposés collègues de M Essomba lui signifient alors la nature de son épanchement de tout à l`heure. Puis ils passent à la leçon de morale qui lui fait observer qu`il ne doit en aucun cas se soulager sur la place de république et ses environs. “Toute tentative de protestation ou d`explication et vite étouffée par les militaires en uniforme qui vous entourent. D`ailleurs les quatre individus qui se présentent sous les abords d`employés de la communauté urbaine, vous rappellent qu`ils ont terminé la phase de prévention et c` est la raison pour laquelle, je doit payer une amende de 12500 F Cfa”, poursuit Gaston Essomba
Selon de nombreux autres témoignages, il arrive qu`ils interpellent plusieurs citoyens au même moment. Après concertation, ils leur affirment que les amendes payées n`entrent pas dans leurs poches, avant de faire des remises allant de 1500 à 3000 f cfa .Il arrive que les curieux agents du boulevard du 20 mai fassent appel à un “CB” en guise de consultation sur le montant à faire payer .Parfois aussi, ils reçoivent un coup de fil dont on ne perçoit ni les vibrations du téléphone portable, ni la sonnerie. Seul le “à vos ordres CB” vous indique la suite, explique George Edouard Kamdem, un commerçant victime de cette surveillance du boulevard du 20 mai. Le manège des acteurs du racket qui a pris place à la tribune du boulevard du 20 mai à Yaoundé épouse d`autres contours. Pour Étienne Ngué, un cadre du ministère des Finances et du budget qui a pris le risque un soir de garer son véhicule sur cet espace pour discuter avec des amis, la situation prend des proportions inquiétantes.
"Imaginez -vous que les gens vous abordent dans la nuit au prétexte que vous ne devez pas être sur la place des fêtes de Yaoundé à cet instant. Puis, l`un d`eux sort son téléphone pour répondre par affirmatif un “CB .Nous tenons quelques uns ici”. Ou encore des interrogations du genre “quand arrive le car?” C`est une véritable histoire de fou. Car avec l`insécurité, on se laisse aller avant de se raviser .Or très souvent, il est très tard. Dès que vous leurs avez remis de l` argent, ils vous intiment l`ordre de disparaître tout de suite”.
A la communauté urbaine de Yaoundé on ne reconnaît pas avoir commis des gens pour une mission de surveillance au boulevard du 20 mai. Le directeur technique Arnaud Philippe Ndzana et M. Tsimi qui assure l` interim à la tête de la Cuy déclinent leur responsabilité. Ils ont tous deux été mis au courant du phénomène. Certains de leurs collaborateurs ayant été victimes. Sans plus
par Quotidiens Mutations
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