Elle est calme, elle est sereine. Elle semble être imperméable à l'ambiance et au brouhaha qui règne dans le stade olympique.
On n'imagine pas que notre seule véritable représentante,notre principale chance de médaille, illuminera cette série avec une série impressionnante de sauts, qui la rendront championne olympique.
Même pas Lebedeva, la favorite russe, championne du monde en titre ne pourra empêcher Françoise d'atteindre son rêve. Notre rêve.
Même pas la suprenante grèque, Devetzi, poussée par le public et qui a réussi le meilleur sauts des qualifications.
Sur ses 6 sauts, Françoise ne descendra jamais en dessous des 15 mètres, et atteindra meme par 2 fois le pic des 15 mètres 30.
Finalement, Devetzi se classe deuxième avec un saut à 15 mètres 25, et Lebedeva, troisième avec un saut à 15 mètres 14 (une performance que Françoise a dépassé sur 4 de ses sauts!!!).
Françoise Mbango Etone, 28 ans, médaillée d'argent aux Mondiaux de 2001 et 2003, est la première Africaine à entrer au palmarès de cette discipline qui a été accueillie au sein du giron olympique en 1996. Elle remporte son premier grand titre, après ses deux 2ème places aux championnats du monde.
Qu'est ce qui pouvait l'arrêter?
Absolument rien du tout. Même pas la situation gravissime de sa mère, atteinte d'un cancer, et qui se trouve entre la vie et la mort.
Françoise affirmera d'ailleurs, quelques minutes après son sacre, qu'elle s'était coiffée de la sorte pour sa mère malade (elle les avait rasés, par solidarité avec sa mère).
Interrogé par France 2, elle dira: "Je suis vraiment très heureuse. Les dernières années, je voulais gagner des médailles mais il y avait soit trop de stress, soit trop d'émotion... Et, gagner ici, la terre où sont nés les jeux Olympiques, c'est formidable. J'espère que cette médaille fera en sorte que dans mon pays et en Afrique on comprenne que les sports individuels peuvent unir le monde dans un stade, qu'on donne de la considération aux athlètes, qu'on fasse un effort pour qu'ils puissent s'entraîner dans de bonnes conditions. Moi, je m'entraîne seule, je n'ai que ma foi."
Françoise nous a fait vibrer, et nous tenons à la remercier pour cela. Ses larmes sur le podium, le drapeau du Cameroun qui flotte, l'hymne national qui résonne, dans le stafe olympique, il n'y a qu'elle qui pouvait nous apporter ce bonheur.
Merci Françoise, et bonne chance à ta maman.
Loïc Mbouguen
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