Les braqueurs, de plus en plus nombreux dans la ville de Douala ces dernières semaines, viennent d’adopter une nouvelle technique pour arracher les véhicules à leurs propriétaires. Les conducteurs de taxis constituent leur cible principale et la technique est toute simple: un homme commence par prendre un taxi en course. Chemin faisant, il exprime soudain le besoin de consommer du yaourt. Comme par enchantement, un vendeur de ce produit se trouve sur la trajectoire du taxi mais le conducteur ignore que ce dernier n’est autre que le maillon d’une chaîne. Complice du passager assoiffé, il remet à ce dernier des boîtes de yaourts parmi lesquelles une contient du somnifère. C’est précisément celle-là qui est gracieusement offerte au conducteur. Après l’avoir dégustée, ce dernier sombre peu à peu dans un profond coma.
C’est ce qui est arrivé à T., chauffeur de taxi, il y a quelques jours. Nana Kuisseu et Aladji Abouba l’ont sollicité pour une course. Ne se doutant pas qu’il avait à son bord de redoutables bandits, il a commis l’erreur fatale de consommer le yaourt que ses clients lui ont offert. Après avoir constaté que le chauffeur commençait à s’endormir, Nana et abouba se sont emparés du volant du véhicule. Mais au moment où les deux malfrats et le faux vendeurs de yaourt (qui avait déjà rejoint ses complices) s’apprêtaient à extraire le chauffeur du taxi au niveau du carrefour Tractafric à Douala, des passants ont noté leur comportement pour le moins suspect. Interpellé, l’un d’eux a pris la fuite, ce qui a confirmé les soupçons qu’on se faisait sur eux. D’où l’alerte lancée à la population riveraine et aux éléments de la brigade de gendarmerie de Nkololoun. C’est ainsi que Nana Kuisseu et Aladji Abouba ont été appréhendés et une enquête a été ouverte sur leurs activités. Le chauffeur a quant à lui été conduit à l’hôpital dans un état comateux. Les premières analyses ont montré que le yaourt qui lui a été offert contenait du Glorivadrine, un médicament que les médecins donnent généralement aux fous très agités pour les endormir avant de les soigner.
Pour le lieutenant colonel Joël Bankoui qui pilote l’enquête, ce type de vol aggravé perpétré grâce aux progrès de la science est de plus en plus récurrent dans la cité. Aussi recommande-t-il aux chauffeurs, notamment les conducteurs de taxis, de refuser systématiquement les cadeaux que leur offriraient des inconnus pris à bord de leur véhicule.
par Laurent Ngouanfo,L'equatorial
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