Rechercher
Rechercher :
Sur bonaberi.com   Google Sur le web Newsletter
S'inscrire à la newsletter :
Bonaberi.com
Accueil > News > Faits Divers
Négligence : Un nourrisson précipité à la mort
(19/08/2004)
De la pure négligeance est la cause de la mort d'un enfant...
Par Priscille G. Moadougou , Quotidien Mutations
La promiscuité des habitations donne un aspect sombre à cet environnement. Un jour après la perte de son bébé, elle est debout, cheveux ébouriffés, en train de faire des tresses à une jeune fille. Elle avoue en secouant la tête, " Je suis très déçue par l’attitude du personnel médical d’Emilie Saker.

La sage femme a seulement placé le bébé dans la couveuse, sans l’avoir pesé ni nettoyé. Trente minutes après, l’une d’elles est venue m’annoncer la mort du bébé. Celui-ci a été emballé dans une serviette et enfoui dans un sac plastique. Il était 11h. C’est après 17h que nous quitterons l’hôpital pour la maison afin de l’inhumer. Après avoir passé plus de cinq heures de séquestration parce que je devais payer 20.000 F Cfa.

Revenue à la maison, pendant que le père du bébé creusait la tombe, ma mère a ouvert le plastique pour regarder le visage de sa petite-fille. C’est à ce moment qu’on réalise que l’enfant respire encore. Tout le monde éclate alors en sanglots. Ma mère et mon compagnon se rendent instantanément à Emilie Saker pour leur signaler leur négligence. Là-bas, on les envoie à l’Hôpital Cebec de Bonabéri pour que l’enfant soit mis dans une couveuse, puisqu’il y existe un service de néonatalogie. C’est vers 21h que le bébé est mort à Bonabéri ".

La journée avait mal commencé pour la malheureuse maman âgée de 30 ans, lundi 16 août dernier : "Vers une 1h30 du matin, j’ai senti très mal au dos. Le père de l’enfant m’a accompagnée à Emilie Saker. C’est après une heure de temps que le portail s’est ouvert. Les infirmières de garde se sont occupées de moi. L’une d’elles m’a fait le toucher et a constaté que les contractions avaient commencé.

Ayant 6 mois de grossesse, j’ai demandé qu’on me fasse un cerclage. Elles ont refusé en disant que la naissance du bébé était inévitable. Autour de 8h, la douleur est devenue plus vive. C’est alors qu’une sage femme m’a installée sur la table d’accouchement. Elle est ressortie aussitôt. Seule dans la salle, la poche des eaux s’est rompue et immédiatement après le bébé est sorti et est tombé à même le sol.

Quelques secondes après une accoucheuse s’est précipitée dans la salle et a porté le bébé".

A l’Hôpital Emilie Saker à Akwa où le reporter de Mutations s’est rendu au lendemain du drame, une version différente est servie. L’une des sages femmes, Mme Jouonang, présente au moment de l’accouchement de Cécile M., précise :" Je l’ai assistée pendant l’accouchement. J’ai reçu le bébé dans mes bras. Après un massage cardiaque, le bébé s’est mis à respirer. Je l’ai placé dans la couveuse puisqu’il ne pesait qu’un kilogramme. En passant devant la couveuse placée dans la salle d’attente, Mme Joumbissie, l’une de mes collègues, a constaté que l’enfant ne respirait plus. Elle a donc débranché la couveuse.

On a emballé le bébé, en attendant que les parents aillent l’enterrer ". Comment peut-on déclarer un bébé mort alors que ce n’est pas le cas ? Le médecin chef de cet hôpital, Dr Philippe Miko, explique sans donner de réponse : " Le prématuré qui naît avec moins de 2.5 kg est délicat. Ca le devient encore plus quand, à la naissance, il pèse moins de 2 kg. Et pire s’il n’a qu’un kg. Ses chances de survie sont excessivement minces ".

Au cours d’un entretien avec l’une des tantes du malheureux nourrisson, cette dernière révèle que vers 11h, le jour du drame, alors qu’elle venait d’apprendre à l’hôpital que l’enfant était décédé, elle a constaté, en l’observant, qu’il respirait encore. Elle dit avoir saisi les infirmières de service pour le leur signaler. Seulement, insiste-t-elle " elles m’ont dit que je ne leur apprenait pas leur travail ". La tante ajoute que la mère de l’enfant était abandonnée dans sa chambre d’hospitalisation, avec une perfusion qui s’était vidée sur le bras. Ces constats vont amener la tante à pousser des éclats de voix en plein centre hospitalier. Les responsables de l’hôpital vont se montrer intransigeant à son égard. Ils infligent à la famille une amende.

Le médecin chef de l’hôpital ne s’est pas gêné d’expliquer l’attitude de ses collaboratrices : " Nous leur avons demandé de s’acquitter des frais d’accouchement qui s’élèvent à 10.000 F Cfa et aussi de payer des antibiotiques à la mère parce qu’on a constaté qu’elle avait une infection. A cela s’est ajoutée l’amende de 10.000 F Cfa pour troubles en milieu hospitalier occasionnés par la tante de la parturiente. Celle-ci a fait un vacarme quand elle a appris que sa nièce a perdu le bébé et s’est mise à insulter toutes les infirmières présentes dans la salle d’accouchement ". Le pire est arrivé parce que Cecile M ; et son compagnon sont dépourvus de moyens financiers. Sortie de l’Eniet il y a 2 ans, elle n’a toujours pas d’emploi. Son compagnon est un menuisier qui se "débrouille ". Le couple ne disposait que de 6.000 F Cfa, le lundi 16 août, au moment où il s’est présenté à la clinique. Est-ce la raison pour laquelle leur rejeton a été condamné avant son heure ?

Source: Quotidien Mutations







Partager l'article sur Facebook
 
Discussions Discussion: 20 bérinautes ont donné leur avis sur cet article
Donnez votre opinion sur l'article, ou lisez celle des autres
Sur copos Sur Copos
Les vidéo clips Les vidéos clips
Récents Récents


Accueil  |  Forum  |  Chat  |  Galeries photos © Bonaberi.com 2003 - 2025. Tous droits de reproduction réservés  |  Crédit Site