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Yaoundé : Un pressing déshabille ses clients
(18/08/2004)
Un seul accusé n'a pas daigné répondre présent, devant la barre du tribunal de première instance de Yaoundé hier. Employé dans le pressing de M. Manyaka Mbappé, le dénommé Binyom a pris la clé des champs. La plainte consécutive à un coup de vol perpétré dans la nuit du 08 au 09 mars dernier et déposée par Manyaka Mbappé avait pourtant conduit à son interpellation et sa garde-à-vue. ..
Par Claude Tadjon, Quotidien Mutations
Un seul accusé n'a pas daigné répondre présent, devant la barre du tribunal de première instance de Yaoundé hier. Employé dans le pressing de M. Manyaka Mbappé, le dénommé Binyom a pris la clé des champs. La plainte consécutive à un coup de vol perpétré dans la nuit du 08 au 09 mars dernier et déposée par Manyaka Mbappé avait pourtant conduit à son interpellation et sa garde-à-vue. Avant que la parquet ne décide de l'élargir pour des raisons qui laissent perplexes les parties engagées dans le procès. Binyom apparaît en effet comme le cerveau du cambriolage qui a occasionné la disparition des effets vestimentaires déposés dans le pressing où il travaille, pour nettoyage. Un pressing qui, à en croire Me Njodo, conseil du plaignant, compte parmi ses clients des noms connus, comme Mme Ndi Samba, qui aurait perdu dans ce cambriolage une robe de mariage évaluée à 400 000 Fcfa. Dans la même liste des clients délestés de leurs "fringues", Luc Assamba et un certain Monefong, entre autres.
Les trois autres accusés ont répondu présent. Ils ont en commun le fait d'avoir été surpris avec les effets vestimentaires déclarés volés et doivent pour cela répondre des faits de recel, infraction un cran en dessous du chef d'accusation de Binyom, poursuivi pour vol.

Trois accusés, parmi lesquels Henry Faï, commerçant au marché de Mokolo. C'est le seul inculpé qui comparaît prévenu. Il lui est reproché l'achat des chemises, gandoura et pantalons volés contre un montant dérisoire de 25 000 Fcfa. Frédéric Naya, présenté comme un artiste musicien dans un cabaret, vendeur à la sauvette à ses heures perdues et blanchisseur quand le besoin s'en fait sentir, est lui aussi poursuivi pour le même délit. Son "frère du village Henry Faï" lui aurait confié certains habits. Il devait les laver. Ils les a ensuite proposé à Jean-Marie Mvondo, vendeur à la sauvette au marché Mokolo. Au regard de la loi, son tort est aussi le recel. Il aurait été surpris la main dans le sac, en pleine transaction de vente.
Si l'élément matériel constitutif du recel ne fait l'ombre d'aucun doute dans cette affaire, l'élément moral, c'est-à-dire la connaissance par les accusés de l'origine "délictueuse" des effets vestimentaires, a opposé le parquet et la partie civile d'une part, à la défense des accusés d'autre part. Dans ses réquisitions, le procureur de la République s'est efforcé de démontrer que Henry Faï, Frédéric et Jean-Marie Mvondo avaient bien connaissance de l'origine douteuse des habits.




Le représentant du ministère public s'est étonné du fait que les habits du circuit normal de la friperie soient relavés avant la vente. Il s'est aussi montré intrigué par la rapidité avec laquelle les habits volés se sont retrouvés sur le marché à la sauvette : volés le 08 mars, on les retrouvent le 10 mars entre les mains des revendeurs. Pour le procureur de la République, tous ces éléments montrent qu'il s'agit d'une "organisation criminelle, un filière difficile à démanteler au sein de laquelle chacun a rôle précis." Il a ainsi requis une peine d'emprisonnement ferme et un mandat de dépôt à l'audience contre Binyom en fuite.
Un son de cloche différent du côté de la défense des accusés. Intervenant pour le compte de Henry Faï, Me Nyassi a affirmé que son client n'avait aucune raison de croire à l'origine délictueuse des effets vestimentaires qu'il a achetés et a pointé du doigt l'inconséquence de M. Manyaka, dont le pressing n'a pas de gardien. Plus grave, Me Nyassi s'est montré scandalisé par le fait que le pressing ne soit pas couvert par une assurance. Le conseil de Frédéric Naya a pour sa part pris le contre-pieds du parquet, en indiquant que les habits de la friperie "sont systématiquement lavés à cause de la forte odeur." Des arguments contradictoires devant lesquels le tribunal a souhaité prendre un recul pour un examen minutieux. Délibéré le 03 septembre prochain.

Source: Quotidien Mutations




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