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Trafic de poches de sang dans les hopitaux
(14/08/2004)
Un trafic de poches de sang, destinées à la transfusion sanguine des malades, sévit dans les hôpitaux du Cameroun, occasionnant ainsi une pénurie artificielle, selon des patients et leurs familles...cela est du apparamment à des salaires bas
Par Redaction

Un trafic de poches de sang, destinées à la transfusion sanguine des malades, sévit dans les hôpitaux du Cameroun, occasionnant ainsi une pénurie artificielle, selon des patients et leurs familles.

"Obtenir une poche de sang pour un patient, qui en a besoin de manière urgente, s`apparente ici à un chemin de croix", a déclaré, nerveux à IPS, Martin Djomo, époux d`une patiente dont la vie ne tient qu`à la transfusion sanguine. Atteinte d`une insuffisance rénale, la femme de Djomo est astreinte à se faire transfuser deux fois par mois à l`Hôpital général de Yaoundé, la capitale camerounaise.il paye la poche de sang à 28 dollars.

Une poche de sang de 450 millilitres coûte officiellement l`équivalent de 13 dollars, selon le Centre de transfusion sanguine à l`Hôpital central (HCY) de Yaoundé.

Mais pour chaque patient, l`hôpital demande à sa famille d`amener deux donneurs de sang pour compenser la banque de sang. Quand un patient n`a pas de famille, l`hôpital se réfère à ceux qui l`ont emmené, La loi sur la transfusion indique clairement que "le don de sang est un acte volontaire et gratuit".

Malgré tout, la rareté des poches de sang dans les formations sanitaires persiste. Le manque de sang serait lié à la réticence des Camerounais au don volontaire. Selon Nadine Kemmogne, médecin à l`HCY, interrogée par IPS, cette réticence est inhérente au manque de motivation individuelle et au désintéressement des Camerounais à offrir leur sang. Plusieurs parmi eux ne s`y intéressent que lorsqu`ils doivent offrir leur sang pour un parent malade, a-t-elle ajouté.

Mais les Camerounais ont également peur d`être dépistés séropositifs. Très peu parmi eux se présentent volontairement dans un centre médical pour y subir un test de dépistage de VIH/SIDA.

Mais, la pénurie s`explique également par un trafic de sang organisé par des agents de santé, avec la complicité de certains donneurs. Ils le font pour compenser l`insuffisance de leurs salaires, selon les mêmes sources.

Une infirmière brevetée gagne en moyenne, depuis 1993, l`équivalent de 75,4 dollars par mois; un infirmier diplômé d`Etat, 141,5 dollars; et un médecin, environ 434 dollars, selon une source du ministère des Finances. Le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) au Cameroun est l`équivalent de 47 dollars par mois.

"Malgré la faible disponibilité du sang", a dit à IPS, Denis Ondoua, un médecin exerçant à la clinique privée de Bastos, à Yaoundé, "le sang est devenu une source d`enrichissement pour des infirmiers véreux dans les formations publiques".

Dans les cliniques privées, le nombre de malades est facilement maîtrisable. De même, le personnel est soumis à une certaine discipline qui est rare dans le public, et le personnel est mieux payé, affirme-t-il.

"A l`Hôpital central de Yaoundé par exemple, on vous dit toujours : il y a quand même des poches de sang, mais c`est pour les malades du docteur... Il n`en a pas besoin maintenant", ajoute Bastos.

Interrogé par IPS, Chetcha, du Service d`hématologie à l`HCY, a réfuté les accusations de trafic de sang. "Nous ne saurons tirer des rentes du sang destiné à sauver nos malades. Les frais exigés souvent couvrent juste les coûts d`examen et de conservation du sang ainsi que le coût des poches", précise-t-il.

Selon Jeannine Ongolo, une malade internée à l`HCY, "Cette grosse mafia s`opère surtout autour du sang du groupe `O` négatif qui représente, dans ce domaine, de l`or pour les trafiquants".

Le groupe sanguin `O` négatif est généralement appelé "donneur universel" parce qu`il s`adapte à tous les autres groupes sanguins.

"Je me suis rendue à l`HCY en 2002 pour faire un don de sang à mon frère qui avait été victime d`un accident de circulation", a expliqué à IPS, Milène Bangot (un surnom). "Depuis que le personnel s`est rendu compte que j`étais `O` négatif, il m`appelle régulièrement et me propose d`acheter mon sang".

Une poche de sang coûte, sur le marché noir, l`équivalent de 32 à 38 dollars, contre le prix officiel de 13 dollars.

source: ipsnews





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