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Douala: Inondations et pluies torrentielles
(06/08/2004)
Inondation : Douala de nouveau sous les eaux .Une pluie torrentielle a contraint de nombreux habitants au chômage forcé. Ils avaient du mal à rejoindre leurs lieux respectifs de travail hier à Douala
Par Redaction

Ils avaient du mal à rejoindre leurs lieux respectifs de travail hier à Douala. Jusqu’à 11h du matin, au célèbre carrefour Ndokoti, ils se bousculaient par dizaines à la vue de la moindre voiture de couleur jaune. Hommes, femmes et enfants, munis de parapluies ou de manteaux, rongeaient leurs freins et occupaient une bonne partie de la chaussée dans l’espoir d’accroître, chacun, ses chances de partir le premier. Mais les taxis se faisaient rares et capricieux. C’était ainsi un peu partout dans la ville. Pour cause : la pluie torrentielle qui s’est abattue sur l’ensemble de la ville dès 1h, la nuit précédente, n’avait pas achevé de tomber. Pourtant, une bonne partie des routes de Douala – qui n’en compte pas beaucoup – étaient déjà inondées sur le passage de certains drains. Les eaux ont débordé les lits des caniveaux, ruisseaux et drains au point d’obliger de nombreux automobilistes à ne pas prendre la route très tôt.
Au levée du jour hier, la surprise était générale. A Akwa, quartier du centre commercial de Douala, au lieu dit " Immeuble Dekage ", la route avait donné naissance à un immense lac. Ni la chaussée, ni les trottoirs n’étaient plus visibles sur la rue King Akwa qui passe par là. Cette rue vient paradoxalement de bénéficier d’une réhabilitation qu’on disait totale. Si le revêtement de sa chaussée fouette depuis la fierté des citadins, tel n’est pas le cas pour ses caniveaux. Ces derniers ont été refait en partie. A plusieurs endroits, l’entreprise bénéficiaire du marché avait passé des coups de truelle en surface… que la pluie d’hier a tôt fait de dévoiler. "Une bonne chose " selon certains.

Du côté de Saint Thomas, sur la route qui va de Log-Baba vers l’Hôpital général, " les porteurs " ont repris du service dès les premières heures de la journée. Il y a quelques années en effet, au niveau du pont sur la rivière Kondi, l’eau avait pris l’habitude de passer par dessus la chaussée. En saison pluvieuse comme en saison sèche. Des jeunes du quartier, équipés de pousse-pousse sommairement aménagés, offraient leurs services aux passants contre espèces sonnantes et trébuchantes. Depuis l’arrivée de Edouard Etondé Ekoto à la tête de la Communauté urbaine de Douala et la vaste opération de curage des drains alors lancée, ces jeunes avaient perdu leur " emploi ". Ils l’ont retrouvé hier, avec la pluie commencée la veille. Même si, comme nous l’a confié un infirme, " porteur " à ses heures, " les pousse-pousse ne pouvaient pas traverser aux premières heures parce que le niveau des eaux atteignait [sa] poitrine ". Vers 11h, à notre arrivée, ces eaux avaient baissé.

Pas de curage

Au carrefour baptisé " B.P Cité ", non loin de l’ancienne Cité Sic de Bassa, les usagers étaient en revanche peu surpris. Comme depuis le démarrage de l’actuelle saison pluvieuse, la moindre averse créé l’inondation. C’était encore le cas hier à cet endroit où, par temps secs, les énormes nids de poule ne facilitent déjà pas la circulation. " Ce matin, témoignait un étudiant, j’ai vu deux automobilistes éteindre leur moteur dans les eaux ". Le spectacle devait avoir un goût amère pour les occupants de ces voitures… Pas pour certains jeunes du quartier spécialisés dans " l’extraction du sable ", dont c’était l’occasion de vendre les biceps.
Depuis l’année 2001 et l’opération de curage des caniveaux de la Cud, les inondations avaient commencé à se faire rares à Douala. Elles étaient, de toutes les façons, très localisées. De ce fait, les images d’hier ont ramené en surface le traumatisme connu par la ville en 2000. Cette année là, au petit matin du 03 août précisément, les inondations causées par une pluie torrentielle avaient fait quelques morts et une centaine de sans abris.
De nombreuses familles, coupables d’avoir aménagées en bordure des drains, avaient été déguerpies par les eaux. Une vaste opération de libération des drains de la ville avait alors été lancée sitôt le colonel Etondé installé à la Communauté urbaine de Douala.

Mais cette œuvre n’est jamais allée à son terme, bloquée comme à " BP Cité " par quelques intérêts puissants. Par exemple : une usine de fabrication des tôles, installée sur un drain, avait curieusement échappé aux engins qui tentaient de restituer aux eaux leur passage…
Depuis 2001, la Cud avait décidé de faire de l’assainissement de la ville sa priorité. L’engagement avait été pris solennellement par le Délégué du gouvernement, au cours d’une conférence de presse donnée après ses cents premiers jours à l’Hôtel de ville. Pourtant, depuis l’année dernière, le curage des drains et des caniveaux n’est plus quasiment effectué. Plusieurs personnes, constatant que les inondations avaient disparues, ont repris d’assaut les emprises des drains. La Cud paraît désormais impuissante. Comme l’ensemble des institutions qui dépendent du Trésor public, la ville de Douala se plaint de ne pas recevoir les sommes qui lui sont dues. Selon des sources dignes de foi, les rapports entre la Cud et certains de ses fournisseurs sont désormais tendus. Les eaux, malgré cela, ne s’embarrassent guère de ces types de considération. Elles ont recommencé à déserter les lits des drains. Comme un certain 03 août 2000.

Par christophe Bobokiono-Mutations




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