Une nouvelle ère de coopération vient de s’ouvrir après la visite officielle du président Obasanjo.
"Cette visite, à notre avis, a atteint tous les objectifs que nous nous sommes fixés au départ. Car, ce que nous souhaitions, c’était de parvenir à une amélioration considérable des relations entre le Cameroun et le Nigeria ; la rencontre au sommet entre les présidents Biya et Obasanjo a été très fructueuse de ce point de vue. De plus, le communiqué conjoint signé par mon homologue camerounais et moi-même et lu devant les deux chefs d’Etat ici même à l’aéroport aborde tous les principaux sujets d’intérêt commun entre nos deux pays. " Ces propos du ministre nigérian des Affaires étrangères, Oluyemi Adeniji, hier matin à l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen, traduisent en des termes clairs la satisfaction de la partie nigériane à l’issue de la première visite officielle du président Olusegun Obasanjo au Cameroun. Sentiment partagé côté camerounais, si l’on en croit certaines indiscrétions recueillies dans les couloirs de l’aéroport. Une ère nouvelle s’ouvre donc définitivement entre les deux pays voisins et frères. La douloureuse page de l’affaire Bakassi est véritablement en train d’être tournée. Et dans le communiqué conjoint ayant sanctionné cette visite officielle, les deux chefs d’Etat se félicitent du déroulement des travaux de la commission mixte chargée de l’application du verdict de la Haye et des résultats auxquels celle-ci est parvenue. Aussi, instruisent-ils la commission Ahmedou Ould-Abdallah, du nom de son président, représentant spécial du SG de l’ONU " de tout mettre en œuvre pour l’application du programme de travail adopté, dans les délais convenus et approuvés par les deux chefs d’Etat ". Concrètement, cela signifie qu’après l’adoption en cours des termes de référence, le retrait des troupes et de l’administration nigérianes, suivi du transfert d’autorité à la partie camerounaise dans la presqu’île de Bakassi, province du Sud-Ouest, doivent impérativement s’achever le 15 septembre prochain, conformément au calendrier arrêté par la commission mixte.
Pour renforcer la coopération bilatérale, Paul Biya et Olusegun Obasanjo ont décidé de la tenue annuelle, alternativement à Yaoundé et à Abuja, de la grande commission mixte Cameroun-Nigeria. Celle-ci, faut-il le souligner, est différente de la commission mixte chargée du suivi de la mise en œuvre de l’arrêt de la CIJ. L’on se rappelle que du 28 au 30 septembre 2002, se sont tenus au Centre Shehu Musa Yar Adua d’Abuja, les travaux de la troisième session de la grande commission. L’objectif à l’époque, était de " créer une ambiance propice au retour de la confiance et de la convivialité entre les deux pays ". Même si une odeur de l’affaire Bakassi flottait dans l’air, à une dizaine de jours du verdict de la CIJ, ni les Nigérians, ni les 44 membres de la délégation camerounaise conduite par le ministre d’Etat chargé des Relations extérieures, François-Xavier Ngoubeyou, n’osaient ouvertement en parler. Question d’éviter les susceptibilités. Mais, au cours de la quatrième session de cette commission fixée pendant cette visite au mois de novembre prochain à Yaoundé, les choses se passeront sûrement autrement. La confiance étant revenue, il s’agit à présent de promouvoir des mesures supplémentaires de nature à la renforcer. Et cela passe, comme l’ont exprimé les présidents Biya et Obasanjo, par une volonté commune de développer un partenariat au plan économique, politique, social et culturel. En somme, comme l’indique le communiqué conjoint, " sur l’ensemble des problèmes abordés, les deux chefs d’Etat se sont félicités de la convergence de leurs vues… " Tant mieux pour l’Afrique et pour des générations de Camerounais et de Nigérians qui ne cesseront de louer la clairvoyance des présidents Paul Biya et Olusegun Obasanjo.
Par Nicolas Amayena - Cameroun tribune
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