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Processus électoral: Les mises en garde de Fru Ndi
(14/07/2004)
John Fru Ndi sort de sa réserve et dénonce les méthodes répressives du pouvoir. Il se dit néanmoins disposé à accorder plus de temps au président.
Par Rédaction
Après l’émotion des événements de Yaoundé, peut-on maintenant savoir quelles sont les motivations profondes de vos revendications ?

A la sortie de la conférence de presse de Pius Njawé, la police a su que nous venions et s’est par conséquent positionnée. Au niveau du Centre culturel français, elle nous a encerclés et c’était le début de la brutalisation dont je porte encore les séquelles [il montre ses mains et ses pieds]. Pourtant, c’est mon droit de protester quand les autorités du pays refusent de suivre les doléances du peuple. Dans cette situation, les citoyens vont en guerre dans certains pays. Mais ici, nous avons choisi la voie de la paix en appelant le régime au dialogue. Après avoir fait le tour des pays européens ainsi que leurs ambassades au Cameroun pour leur parler des souffrances des Camerounais [sans suite], nous avons gagné la rue pour ces marches pacifiques.
Avec l’appel du Sdf pour la révision du processus électoral, le pouvoir avait concédé à créer l’Onel. Nous croyions que cette structure devait être indépendante comme l’Onel au Sénégal. Mais au Cameroun, les choses sont différentes. L’Onel n’a pas de pouvoir. On ne sent par exemple pas sa présence dans le processus électoral. Aujourd’hui, le fichier électoral est tenu par les chefs de quartier ; ce qui n’est pas prévu dans la Constitution. La délivrance de la Carte nationale d’identité informatisée est faite d’une manière désorganisée ; ce qui ne peut qu’encourager la fraude. Tenez : on demande de faire la carte à F cfa 2.500 et les gens prennent 6.000. Tantôt on dit que le matériel n’est pas disponible, etc. Les ministres sont allés dans leurs villages distribuer de l’argent aux habitants afin que ces derniers aillent se faire établir des cartes d’identité. Quand la République fonctionne comme cela, ça veut dire que les pauvres des villages dont aucun ministre n’est originaire n’auront jamais cette pièce pourtant nécessaire – absolument – pour l’inscription sur les listes électorales. Ainsi, des gens qui se sont enregistrés avec les anciennes cartes se trouvent aujourd’hui dans une situation où ils ne peuvent avoir les nouvelles. Ce système de l’administration camerounaise était appelé à échouer. Etant entendu qu’on ne peut obtenir la démocratie sur un plateau en or, nous nous devions de commencer la lutte par une première étape : la marche dans la ville de Yaoundé.

N’avez-vous pas l’impression que vos revendications arrivent un peu tard, au moment où l’élection présidentielle est déjà très proche? Envisagez-vous un probable report afin que le président de la République puisse avoir le temps de satisfaire vos demandes ?

Avant les regroupements, les partis politiques avaient individuellement demandé à M. Biya de revoir le système électoral et surtout de le démocratiser. Plus précisément, nous avions demandé au régime de retirer le processus du ministère de l’Administration territoriale pour le confier à une structure neutre. Quand on a évoqué l’Onel, on a pensé qu’il pouvait jouer ce rôle. Or, que ce soit l’Onel de Dschang, de Bayangam ou celui de Nkongsamba, ils ne sont pas aussi neutres que cela. Avant les manifestations de l’opposition, les Camerounais ont fait de multiples appels. On ne peut donc pas logiquement dire aujourd’hui qu’on n’informatise pas le fichier électoral parce qu’il se fait tard.
En réalité l’opposition au Cameroun et les citoyens camerounais d’une manière générale ne sont pas pris au sérieux par le pouvoir. Nos compatriotes sont considérés comme des gens qui aiment manger et boire. Mais les actions que nous sommes en train de mener maintenant vont montrer que les Camerounais connaissent leurs droits et sont prêts à se battre le moment venu pour les sauvegarder. Nous avons analysé tous les problèmes causés en Afrique par la fraude électorale et nous avons rencontré la communauté internationale. Mais actuellement, le temps est venu pour les Camerounais de prendre leurs responsabilités.
Quand nous avons commencé les manifestations de Yaoundé, les Nations unies ont envoyé M. Idriss Nour. Avant qu’il n’arrive, quelqu’un nous avait déjà appelé pour nous dire qu’il pouvait informatiser le fichier électoral de 9 millions de Camerounais en 45 jours, en délivrant les reçus et des numéros – qui sont ceux qui figureront sur les listes. Mais M. Nour a vertement démenti cette information parce que selon lui, ce travail ne peut pas être fait en 45 jours. Nous attirons maintenant l’attention de l’Onu en référence à la situation actuelle de la Rdc. On se rappelle quand Lumumba avait interpellé les Nations unies pour leur dire que le Congo allait mal, les Nations unies n’ont rien pris au sérieux. Lumumba a été tué et son pays a amorcé une descente aux enfers qui continue aujourd’hui. Au regard de tout cela, nous pensons que les Camerounais doivent commencer d’abord par cette démarche de paix. Nous espérons que le régime en place écoutera cet appel silencieux d’un peuple qui souffre.
Mais si le régime estime vraiment que le temps est court, nous pouvons encore accorder à M. Biya deux ou trois mois pour arranger les choses, au lieu de se précipiter et pousser le pays dans la guerre civile.

Croyez-vous que l’informatisation peut garantir la transparence du processus électoral ? Qu’attendez-vous concrètement de cette opération ?

L’informatisation doit être une réalité. Si elle est bien faite, elle peut apporter une solution au problème de transparence. Nous attendons de cette opération que tous les citoyens en âge de voter soient inscrits sur les listes électorales ; que la liste des bureaux de vote soit publiée à l’avance ; que le régime mette sur pied – dans un futur proche – une institution neutre pour gérer le processus ; qu’un terme soit mis à la confusion actuelle (une situation dans laquelle les chefs de quartier inscrivent, les membres du Rdpc aussi...


Source: LeMessager



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