Le corps inerte de Marc Vivien Foé au milieu de la pelouse du stade Gerland à Lyon. L’image du dossard 17 des Lions Indomptables restera à jamais gravée dans nos mémoires. Il y a un an, le 26 juin 2003, le milieu de terrain des Lions Indomptables tombait – en mondovision – sur le champ d’honneur, au cours d’une demi-finale épique de la coupe des Confédérations opposant le Cameroun à la Colombie. L’émotion de cette disparition brutale marque à jamais les citoyens du monde, et singulièrement la planète foot.
Le premier anniversaire de la disparition subite du milieu défensif des Lions Indomptables donne à apprécier, une fois de plus, sa cote d’estime et de popularité. En effet, des activités commémoratives de l’an 1 de sa mort sont organisées autant en famille que par des inconnus. Dans le premier cas, l’accent est mis sur le recueillement à travers l’organisation de plusieurs manifestations religieuses. Une première messe d’action de grâce a été dite lundi dernier en la Cathédrale Notre Dame des Victoires de Yaoundé. Deux autres offices religieux sont programmés aujourd’hui au complexe Foé de Nkomo – Okoui. Elles se dérouleront respectivement à 20h et 22h. Et constituent les premiers moments de la veillée programmée jusqu’au petit matin sur le site. Les chorales religieuses et d’autres groupes d’animation entretiendront le nombreux public attendu sur ce vaste étendu de terre prévu pour contenir au moins trois aires de jeu de football.
Apothéose
Parallèlement au recueillement, des activités sportives sont annoncées par un groupe de personnes se réclamant du Projet Retour aux sources. Ce groupe organise dans la mi-journée de ce vendredi une marche de santé. « Elle prendra deux heures. Car nous ne voulons pas d’accidents », indique un proche parent de la famille Foé. Le trajet de cette marche sera long d’environ 12 km. La marche partira de la rue Marc Vivien Foé et arrivera au lieu dit carrefour Hysacam, en passant par Mvog-Mbi, la Poste centrale et Elig-Essono. Le Projet Retour aux sources organise par la suite un match de football au stade dénommé Camp Tonnerre. Sur l’aire de jeu : Les employés de la société Hysacam contre les membres du Projet Retour aux sources.
Les activités commémoratives du décès de Marco vont culminer le samedi au complexe sportif par une dernière messe d’action de grâce marquée par la bénédiction de la statue de Marc Vivien Foé. Offerte par une association généreuse, la statue de Marco immortalisera à jamais le fils de Nkol Meyang. A côté de ces activités agrées par la Fondation Marc Vivien Foé, des initiatives unilatérales sont annoncées par voix de presse. Citons entre autres le match de football organisé par l’un des camarades de classe de football au stade du Camp Sic Nlongak ou des activités programmées par la commune d’arrondissement de Yaoundé IV.
L’intérêt populaire, observable autour de la commémoration du premier anniversaire du décès de Marc Vivien Foé, tranche paradoxalement avec la faiblesse de mobilisation des ressources financières nécessaires à l’organisation des activités retenues pour la circonstance. A la Fondation baptisée du nom du célèbre footballeur, les confidences ne manquent pas. « Nous avons sollicité des annonceurs et des mécènes pour soutenir nos activités. Mais, il n’y a eu que des promesses ». Aussi, a-t-on choisi de ce côté-là d’ajourner la production de certains supports de communication.
Pour autant, Marco n’en demeure pas moins un dieu du football. Le complexe sportif de Nkomo – Okoui, où repose les restes du célèbre footballeur, est désormais érigé en sanctuaire de pèlerinage. Ils viennent du monde entier pour visiter l’œuvre du célèbre footballeur et se recueillir devant sa tombe. Les reportages et les documentaires, réalisés par des médias nationaux et internationaux, se multiplient au fil des jours. Marco est un sujet intarissable qui inspire autant les artistes que les hommes de science et des médias. Un exemple. La controverse autour des origines de sa tragique disparition n’a pas fini de faire couler encre et salive. Un reportage de Cyrille Devaud, dans Complément d’enquête de France 2, tourné en avril dernier et diffusé en mai, n’oriente-t-il pas malicieusement le téléspectateur vers la thèse du dopage ? Pourtant, la thèse officielle donnée par les médecins à la mort de Marco demeure l’hypertrophie cardiaque.
Par Thierry Ndong, Le Messager
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