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La Cameroon airlines n'a plus d'avions.
(24/06/2004)
La Camair perd son " Dja ". Le propriétaire de l’avion est venu le récupérer pour cause de loyers impayés.
Par Rédaction

Le Dja, le seul avion de la compagnie qui était jusqu’ici affecté au trafic long courrier n’est plus disponible. Le propriétaire de ce Boeing 767-300 ER, la compagnie Ansett Worldwide, a décidé de mettre un terme à l’ensemble des trois contrats de location des avions qui la liaient à l’entreprise camerounaise. Une équipe, dépêchée par le loueur d’avion au Cameroun, est venue récupérer tous ses aéronefs qui étaient exploités par la compagnie camerounaise. En plus du Dja, deux Boeing 757 de Ansett Worldwide sortent ainsi de la flotte de la Camair.

L’impact de la récupération de ses trois Boeing par Ansett Worldwide va surtout se faire ressentir sur les vols de la Camair en direction de l’Europe. Car, depuis la reprise du Big Boss (Boeing 747-300) par son propriétaire, seul le Dja effectuait cette ligne de transport pour le compte de la Camair. Les autres avions de Ansett (en l’occurrence les deux 757) étaient pour leur part cloués au sol depuis des mois pour diverses raisons.

A en croire Thomas Dakayi Kamga, le directeur général de la Camair qui a lui-même annoncé la nouvelle aux journalistes hier, des négociations avaient été engagées avec le loueur d’avion pour la reprise de ces Boeing 757. Un accord était d’ailleurs conclu entre les parties pour la suite de leur collaboration. Cet accord prévoyait, a dit Thomas Dakayi Kamga, que la Dja reste dans la flotte de la Camair moyennant la baisse de son loyer et le paiement d’une pénalité. Depuis hier, la Camair est contrainte à explorer d’autres voies.

Cette évolution de la situation de la Camair va avoir des conséquences plus importantes encore. Comme on le sait, le Dja, qui s’en va, faisait quasiment partie de la flotte présidentielle. Paul Biya, qui vient de connaître des déboires avec son " The Albatross ", y avait généralement recours à chacun des voyages de sa famille. Ce ne sera plus possible. En plus, depuis avril 2004, la compagnie nationale avait obtenu du gouvernement, l’adoption d’un " plan d’assainissement de l’entreprise " concocté par la nouvelle équipe dirigeante.

Dans ce plan, figurait un chapitre consacré à la restructuration de la flotte de l’entreprise, avec notamment le départ des avions inadaptés à son exploitation et l’acquisition à la place de quatre autres aéronefs, soit un pour suppléer le Dja et les autres pour assurer le trafic régional de la Camair. Ce chapitre devait être financé à hauteur de 25 millions de dollars, soit près de 14 milliards de F Cfa y compris la pénalité réclamée par Ansett.




Explication

D’après le Dg de la Camair, la recherche de ces financements devrait aboutir dans " dix ou quinze jours ". Seulement, le changement des données pourrait aujourd’hui perturber l’aboutissement des dossiers introduits au niveau des banques. Puisque le gouvernement n’est pas impliqué dans le financement de l’opération. Encore que le directeur général de la Camair s’attend " logiquement " à ce que son partenaire lui réclame le paiement des dommages intérêts pour rupture de contrat, parce que la Camair a été incapable d’honorer l’échéancier sur lequel il s’était accordé avec son partenaire.

Par exemple la pénalité devrait être réglée à la fin du moi d’avril 2004 et depuis l’entreprise camerounaise devrait régler ses factures de location mensuelle rubis sur ongle. Rien de tout cela n’a été fait. Au moment de la rupture avec Ansett, l’ardoise de la Camair s’élève d’ailleurs à quelque 2,4 milliards de F Cfa…

Malgré la gravité de la situation (à laquelle il faut ajouter l’accumulation des arriérés de salaire au personnel), Thomas Dakayi Kamga a choisi de se monter optimiste quant à l’avenir de son entreprise. Il a annoncé que des négociations avaient déjà été engagées par les services compétents de la Camair pour limiter le supplice et le désarroi des clients de la compagnie. Dès ce soir, a-t-il promis, les vols de la Camair en direction de l’Europe devraient reprendre.

Pourtant, au regard des premiers pas du centralien à la Camair, certains observateurs sont sceptiques quant à la réelle capacité de la compagnie à négocier aujourd’hui des contrats de location d’avions avantageux. Alors que le plan d’assainissement de la flotte visait à " sortir la Camair des mauvais contrats ", pour reprendre le mot du Dg, cette dernière vient de s’engager dans des opérations qui se sont déjà montrées foireuses.

Les deux avions loués en Afrique du Sud et aux Emirats Arabes ne sont pour l’instant pas exploités au mieux de leurs possibilités pour une question d’équipage. On se demande dès lors si les négociations actuelles, conduites dans l’urgence et qui devraient aboutir à l’arrivée imminente d’un avion sud-africain, vont offrir de meilleurs résultats.


source: Quotidienmutations, Christophe Bobiokono et Pascal E. Dang


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