"Nous avons besoin de supports performants pour investir nos provisions techniques ou mathématiques, afin d'offrir à notre clientèle des produits adaptés aux résultats intéressants ", soulignait Patrice Desgranges, le président de l'Association des sociétés d'assurances du Cameroun (Asac).
Il faisait alors allusion à l'opportunité que pourrait offrir la bourse aux sociétés d'assurance, de diversifier leurs produits financiers. Ce secteur d'activité où l'on estime à près de 100 milliards de F Cfa le volume des placements pour l'année 2003, pourrait donc se présenter comme un acteur important dans l'animation du marché financier camerounais, du moins en ce qui concerne la bourse des valeurs mobilières de Douala. Jusqu'ici, ces entreprises se déploient à travers quelques instruments seulement, pour essayer de diversifier leurs placements et répondre, par la même occasion, aux exigences normatives du code de la Conférence interafricaine des marchés d'assurance (Cima). Il s'agit de l'immobilier qui ne dégage pas beaucoup d'assurance, vu son instabilité ; des titres issus des dettes commerciales de l'Etat, des dépôts à terme et aussi des opérations d'emprunt des entreprises.
Des opérations qui visiblement, n'offrent pas aux assurances un éventail assez large pour conjuguer à la fois développement et sécurité de leurs activités.
Depuis quelques semaines, et à grands coups de communiqués à travers les médias, Mathurin Doumbè Epée, le directeur général de Douala Stock Exchange (Dsx), la bourse des valeurs mobilières de Douala, fait savoir aux opérateurs économiques que Dsx " peut dès à présent, démarrer valablement et efficacement ses activités ". Il appelle donc les entreprises et autres structures remplissant les conditions d'éligibilité sur son marché, et " intéressées par un recours à la bourse " pour le financement de leurs activités, à se manifester. L'on sait par expérience que pour qu'une telle structure puisse se développer et assurer en même temps " valablement " son rôle de marché des capitaux, il lui faut une surface économique importante, avec des acteurs d'une certaine taille.
Risques
Un secteur comme celui des assurances est donc à conquérir à tout prix, si Dsx veut s'assurer un développement et un avenir certain. Mais comme tous les opérateurs économiques, les investisseurs institutionnels que sont les assureurs voudraient s'assurer qu'en investissant à la bourse, ils resteront à même de répondre à tout moment, à leurs obligations vis-à-vis de leurs clients, et cela dans les meilleures conditions de délais, de liquidité, de sécurité et de rentabilité. Dsx devra donc, pour attirer ces investisseurs, démontrer d'avance, son efficacité et son professionnalisme. Et cela, pour rassurer l'assureur qui s'interrogeait encore sur ce ton : " pourquoi voulez-vous que je confie mes économies ou les liquidités de mon entreprise à une institution dont les coûts ne sont pas compétitifs, ou dont les résultats des opérations sont moins fructueux que certains placements plus traditionnels ? ". Le socle constitué par Dsx, la Caisse autonome d'amortissement (Caa) qui est le dépositaire central, la Société générale de banques au Cameroun (Sgbc) qui est la banque de règlements, ainsi que les banques autorisées à jouer le rôle de Psi, devraient donc s'y atteler.
Source: Quotidien Mutations
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