Accusés d’être, avec onze de leurs camarades, des " fraudeurs ", ces candidates libres ont été exclues de l’enceinte de l’établissement alors qu’ils s’apprêtaient à aborder l’épreuve d’anglais. Leurs émotions (sanglots à gogo) à l’entrée du lycée ont créé un attroupement.
Il a fallu l’intervention bruyante de quelques enseignants et parents d’élèves pour éviter à ces élèves d’échouer avant la correction de leurs copies. Une erreur d’enregistrement de ces candidats sur les listes d’examen était à l’origine de l’incident.
Philippe Balla, le proviseur dudit lycée et chef de centre du probatoire session 2004 a confié au reporter de Mutations : " C’est le premier jour que nous avons constaté que treize des 759 candidats au probatoire inscrits sur les listes des candidats de la série B voulaient, contre toute attente, présenter le probatoire série A. Ce qui est impossible car ces listes qui sont définitives nous viennent de l’office du Bac à Yaoundé et ne sauraient être modifiées pour aucune raison ".
Candidats libres
Par la suite, le problème ainsi posé aurait retenu l’attention des responsables en charge du suivi de l’examen dans le cadre de leur réunion quotidienne de coordination. " Nous avons saisi l’Office du Bac dont les responsables nous ont suggéré de laisser composer les candidats en attendant que les vérifications soient faites ", a poursuivi le chef du centre.
" C’est ce matin (mercredi 09 juin), que nous avons finalement reçu les consignes de l’Office du Bac qui nous demandait de mettre ces enfants à la porte pour tentative de fraude ", a complété Laurent Ngoufo, chef du secrétariat de l’examen. Aussitôt après la deuxième épreuve de la journée, les treize candidats ont de ce fait été conduits à la porte, délestés chacun du récépissé délivré après le dépôt de son dossier.
Pour ces candidats-libres, il s’agissait plutôt d’une grosse erreur comme on en rencontre souvent lors des transmissions des données. " C’est au lycée d’Akwa que j’ai déposé mon dossier et la mention portée dessus était la série A comme l’indique le récépissé qui m’avait été remis.
Lorsque les listes provisoires sont sorties, je constate que mon nom se retrouve plutôt en série B. J’ai considéré que c’était une erreur et, aussitôt, j’ai adressé une requête au proviseur du lycée d’Akwa ", explique entre deux sanglots Estelle Madjoufay. Des déclarations que confirme tout haut M Fotso, enseignant dans le même établissement venu plaider la cause de quatre autres élèves de série " B " dont les noms se sont retrouvés en " D ".
L’erreur restera curieusement inchangée jusqu’au démarrage des examens, causant ainsi de sérieuses frayeurs et une déconcentration du même acabit au treize malheureux. Il reste par ailleurs difficile de comprendre en quoi cette confusion sur la série avait constitué une tentative de fraude.
Sidérés par cette situation, certains enseignants ont entrepris des démarches auprès du chargé de mission, responsable de la coordination du probatoire dans ce centre. De son coté, M. Fotso s’est rendu de toute urgence à la délégation départementale de l’éducation nationale pour le Littoral pour solliciter l’intervention du responsable dans ce qui apparaissait à une disqualification abusive des treize candidats.
Sur la pression des coups de fils, le chargé de mission qui avait conduit ces élèves hors de l’établissement reviendra à de meilleurs sentiments. Et les malheureux élèves, malgré le retard concédé dans le démarrage de l’épreuve d’anglais, regagneront à nouveau leur salle d’examen pour la suite des épreuves.
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