Tous viennent s'approvisionner en eau potable. Les habitants d'Ekounou connaissent déjà la recette. Il faut se lever très tôt pour faire des économies d'eau. " Elle arrive souvent à 3 h pour repartir à 6h. Nous passons toute la journée sans avoir la moindre goutte. Parfois, on nous l'envoie pendant une heure en mi-journée avant qu'elle ne parte pour refaire une autre apparition en début de soirée ", raconte, désolé, un habitant.
Cela n'est plus un secret, depuis quelques jours, les habitants de certains quartiers de Yaoundé (Ekounou, Kondengui, Essos, Ahala, Mendong) vivent un petit calvaire pour s'approvisionner en eau potable. Celle-ci arrive au compte-gouttes. La pilule devient amère quand les factures arrivent.
"Elles sont très élevées. Elles ne correspondent pas aux consommations réelles. Je ne peux pas comprendre qu'un ménage de deux personnes puisse payer une quittance de 6000 F dans un quartier où l'eau n'est disponible que trois heures par jour ", s'indigne Albert Onana, habitant de Kondengui et employé dans une société de la place.
A la Société nationale des eaux du Cameroun (SNEC), cette crise de l'eau est au centre des préoccupations. Hier, à la direction régionale de Yaoundé, sise au quartier Melen, non loin du camp Yeyap, Emmanuel Etobe, le directeur régional, a reconnu la réalité de cette " situation sensible ".
Cependant, il n'a pas apporté les explications techniques demandées. Dans les prochains jours, la SNEC entend communiquer sur le sujet, a-t-il révélé. En attendant, les habitants d'Ekounou, Essos, Kondengui ou Ahala continuent d'endurer des désagréments qui peuvent, hélas, entraîner d'autres conséquences comme des maladies liées à l'eau. L'épidémie de choléra en cours à Douala vient, à juste titre, rappeler l'importance du liquide sans saveur, incolore et inodore.
source: Cameroon Tribune, Brice Mbeze
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