Jean Bernard, " un chaud lapin " du coin, est au centre de cette rocambolesque histoire. Il est originaire de la province de l’Ouest et menuisier de profession. Depuis 2004, il est installé au quartier Ekié, où il exerce ses activités. C’est là qu’il fait la connaissance de Gilberte, une voisine du quartier. Jean Bernard a un penchant pour la polygamie, et tout ira très vite entre les deux ; surtout que cette dernière est du même village que sa première concubine : Baleng, dans la province de l’Ouest. De l’union entre Jean Bernard et Gilberte naîtront des jumeaux, dont un mort-né. En dépit de quelques incompréhensions propres à tout ménage, le couple continue à garder l’espoir d’officialiser un jour son union, par les liens de mariage. La cohabitation semble harmonieuse, du moins jusqu’au mois d’avril dernier, lorsque les deux amoureux prennent la ferme résolution d’aller devant les parents. Ce projet d’union va connaître la première opposition commanditée depuis le village natal par la famille du jeune Jean Bernard. Pour ses parents, l’idée que leur fils se marie avec une ressortissante de Baleng est inadmissible. Le jeune homme reçoit une lettre de son père, l’invitant à se rendre au village d’urgence, pour prendre part à une réunion préparatoire à une série de rites dans la grande famille. Il ne s’agit que d’une ruse pour l’amener à s’expliquer devant les notables sur son entêtement à projeter, en violation de la coutume, un mariage avec une " étrangère ". Rien à faire, il faut dissoudre cette liaison. C’est ainsi que le jeune Jean Bernard va, contre son gré, se ranger du côté de ses parents. Il n’entend pas désobéir, de peur de s’attirer des malédictions. On lui propose en échange de sa dulcinée une jeune fille du village, Joséphine Kouemou, âgée de 22 ans.
Dès son retour, Jean Bernard annonce à sa concubine qu’il vient de se marier au village, et que la rupture de leur concubinage est désormais consommée. Gilberte se sent condamnée à aller voir ailleurs. Toutefois, le problème à résoudre reste celui de l’enfant né de l’union avec Jean Bernard. C’est ainsi que le jeune menuisier va se résoudre à accorder le droit de visite à la mère de sa progéniture. Cette entente permet à la jeune femme de se lier d’amitié avec la nouvelle maîtresse des lieux. Tel que déclaré aux enquêteurs, c’est malheureusement cette familiarité naïve qui facilitera l’empoisonnement de la nouvelle concubine.
Gilberte venant rendre visite à son enfant, a pris soin de garder du pain à Joséphine. Ce pain, a-t-elle avoué aux enquêteurs, était garni de beurre et de chocolat malaxé au raticide. Après avoir partagé le repas avec sa rivale, l’empoisonneuse s’est empressée d’aller s’approvisionner en miel auprès d’un revendeur du coin, question d’échapper aux effets du poison. Entre-temps, sa rivale qui se tord déjà de douleurs est transportée d’urgence à l’hôpital par ses voisins. Elle y rendra l’âme quelque temps plus tard. Le commandant de la brigade de gendarmerie de Nkomo est aussitôt saisi par téléphone. Sa descente sur les lieux avec ses hommes permet d’interpeller le vendeur de miel, et peu après, à la lumière de quelques indices, l’auteur présumé de cet assassinat.
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