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Mboua Massock défie Faï Yengo
(04/02/2008)
Le combattant a respecté son programme de marche et de meeting pour dire “ Non à la modification de la Loi fondamentale ”, malgré la forte présence dissuasive des forces de l’ordre.
Par Roland TSAPI
Contre la modification de la Constitution


Dès 8 heures du matin, samedi 2 février 2008, les forces de l’ordre, dans une composition mixte, ont pris position au carrefour Ndokoti, lieu prévu pour le départ de la marche. Le dispositif sécuritaire était fort impressionnant. Un camion lance eau, des gendarmes et des policiers armés les uns des fusils, d’autres de boucliers et des matraques. Au domicile de Mboua Massock, des policiers en tenue et en civil avaient aussi été postés depuis la nuit de vendredi. Pour empêcher le combattant de sortir de la maison, selon ses proches.

Mais c’était mal connaître Mboua Massock qui est apparu à Ndokoti, tout de rouge vêtu, une petite canne, un morceau d’arbre de la paix à la main, et un sifflet à la bouche. Aux petits trots, il sifflait à tue tête. Un gendarme qui patrouillait de ce côté s’est mis à sa poursuite et l’a bloqué sur place. Robert Simo, responsable local du Parti démocratie socialiste, s’est interposé. La foule, attirée par les coups de sifflets, a accouru, formant une ceinture de sécurité autour de l’homme. Comme par enchantement, d’autres responsables de partis politiques dont Hilaire Nzipang du Mouvement progressiste (Mp), Elimbi Lobè et Kah Bang Wallah du Sdf, s’y sont mêlés.

A 12h36, la marche s’ébranle en direction du Pk 12. La foule de plus en plus dense et compacte créé un bouchon au carrefour, empêchant les voitures de police garées au niveau de la station Tradex de rejoindre les manifestants. En direction de Pk 12, aucune voiture ne passe. Mboua Massock et ses acolytes ont un boulevard pour marcher.




Négociations

Côté forces de l’ordre, téléphones portables et talkie walkies fonctionnent activement. A pieds, ils se fraient un chemin parmi les véhicules et rejoignent la tête de la marche au niveau de la pharmacie du Pk 8. Ils se saisissent de Mboua Massock. Le commandant du groupement de gendarmerie territoriale du Littoral dit avoir “ reçu ” l’ordre d’empêcher marche et meeting, et surtout de ramener Mboua Massock chez lui. Les négociations se font de manière pacifique. Elles durent près de 45 minutes. Policiers et manifestants sont d’accord sur le principe : Mboua Massock doit rentrer chez lui. Les discussions achoppent sur les moyens. Les manifestants veulent rallier le domicile à pieds. Mais cela signifie “ marche ” pour les forces de l’ordre, et s’y opposent. Les manifestants ne veulent non plus laisser Mboua Massock emprunter un véhicule de la police, car cela signifie pour eux “ arrestation ”.

Dans la foulée, l’hymne national est entonné, une pancarte portant les effigies de Félix Roland Moumié, Kingue Abel, Um Nyobé et Ernest Ouandié est brandie de temps en temps. Elle est accueillie par les youyous de la foule. Finalement, un taxi de ville est réquisitionné par la force de l’ordre pour raccompagner Mboua Massock chez lui. Il prend place à bord, en compagnie du commandant chargé de le ramener.

Une fois à domicile, l’homme en tenue essaie de convaincre Mboua Massock de se tenir tranquille. Mais le combattant veut absolument tenir le meeting. Il profite pour envoyer un message à Faï Yengo Francis, gouverneur de la province : “ Il faut lui dire que je vais continuer à manifester, parce que sa décision (d’interdire toute manifestation publique jusqu’à nouvel ordre, Ndlr) ne repose sur aucune base légale. ”



Essai concluant

Si les forces de l’ordre peuvent se satisfaire d’avoir évité que la situation ne dégénère, la foule, elle, jubile. “ Mboua Massock a dit qu’il va marcher, il a marché ”, lance-t-on çà et là. La classe politique qui a participé aux manifestations est plus que réconfortée. “ Notre manifestation a réussi. On a marché, et on a tenu le meeting. La présence de la force de l’ordre et sa tentative de nous bloquer est la preuve qu’on empêche ceux qui pensent que le président de la République a tort (de vouloir modifier la constitution) de s’exprimer, et c’est cette preuve que nous voulions produire ”, dit Elimbi Lobè du Sdf. Pour Hilaire Nzipang du Mp, “ il était question de tester la capacité à mobiliser le peuple, ce test a réussi. ” Robert Simo du Pds rappelle que la marche est un moyen d’expression, et que Biya n’avait qu’à laisser la marche se poursuivre jusqu’au bout, et il aurait réalisé que ceux qui ne veulent pas de la modification de la Constitution sont plus nombreux que ceux qui sont pour. Kah Bang Wallah insiste sur les messages qu’ils voulaient envoyer aux députés : “ Exprimer clairement le Non. Les députés doivent donc comprendre que s’ils représentent le peuple, ils doivent se ranger de son côté, et s’opposer à toute modification de la Constitution. ” Au passage, tous saluent le comportement des forces de l’ordre, qui ont compris à cette occasion que leur mission est celle d’encadrement et non celle de répression. Tout s’est en effet achevé sans le moindre incident, mais les politiques disent devoir continuer à monter la garde et ne pas se laisser endormir.

Source: Le Messager


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