Tous les camerounais se posent cette question : "que se passe-t-il actuellement à la Camair?". Car la compagnie aérienne camerounaise n'a visiblement plus décollé du Cameroun pour des vols extérieurs ni de l'étranger à destination du pays depuis Samedi dernier. Tout ceci sans que la compagnie ne puisse de manière formelle et claire, communiquer sur les raisons de ces désagréments. La stupeur et la déception des usagers sont donc de mise, notamment en France, où les voyageurs, munis de leur billet, ne parviennent toujours pas à voyager sans que les responsables locaux de la compagnie ne puissent avancer de nouvelle date de départ ou fournir des explications.
Faisant suite aux légendaires retards de cette célèbre compagnie, qui lui a par ailleurs valu l’appellation « Air peut être », ces problèmes sont d’un genre nouveau et d’une ampleur qui peuvent masquer une véritable tragédie quant à la bonne continuation des activités de cette entreprise.
En effet, certaines sources feraient état d’un détournement massif au sein de la Camair qui aurait plongé la compagnie dans une situation telle qu’elle ne serait plus en mesure d’assurer le paiement de ses différents frais de services. Il est avancé avec précision, pour aller dans ce sens, que la célèbre société pétrolière Shell serait la principale cause de tous les problèmes actuels, refusant de fournir les avions du Cameroun en kérosène, consécutivement aux nombreux impayés de la Camair envers cette compagnie. Ce qui justifierait donc les allégations qui vont bon train dans les milieux parisiens où l'on redoute divers scénarios catastrophes.
Néanmoins, il se pourrait que Shell ne soit que l’arbre qui cacherait la forêt au sein de cette société. Il se murmure également que la compagnie serait sur le point de liquider tous ses actifs et non son passif. On évoque donc une fermeture totale de la compagnie camerounaise, créée le 26 Juillet 1971. En dépit de la conjoncture actuelle qui sévit sur le marché aérien, on peut estimer que la compagnie est toujours parvenue à se sortir de ses nombreuses difficultés, du scandale du temps d’Yves-Michel Fotso à celui de l'avion d’occasion supposé neuf vendu au président de la république Paul Biya, pour ne citer que celles là.
Mais ce que nous déplorons le plus dans cette histoire est l’absence totale de communication de la Cameroon Airlines, ne serait-ce que vis-à-vis des usagers, qui ont payé pour un service qui au final fait défaut. Cette posture prise par ses dirigeants, qui rechignent parfois à prendre leurs responsabilités, ne peut être acceptée, surtout venant d’une compagnie avec autant d’expérience et ayant traversé un bon nombre de crises.
Notons toutefois que le gouvernement camerounais a annoncé jeudi la fin du processus de liquidation de la compagnie, avec la désignation du consortium First Delta Air Services comme adjudicataire provisoire. L'accord devrait être signé dans un délai de dix jours ouvrables, les deux parties travaillant ensemble pour finaliser les autres procédures juridiques et opérationnelles nécessaires au lancement de la nouvelle compagnie aérienne. Le gouvernement n'a cependant pas précisé les modalités de la reprise de la CAMAIR par le consortium, ni le sort réservé aux employés de l'ancienne compagnie.
Nous espérons avoir plus d’informations fiables dans les prochains jours et ne pouvons que soutenir moralement, toutes les personnes, véritables victimes, d’une société bien trop mal gérée depuis quelques années.
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