Malgré les avertissements répétés du patron de la police camerounaise, les bavures policières se multiplient au jour le jour. La victime de la nuit du 29 au 30 janvier 2008 est un taximan de la ville de Yaoundé. Il a été sorti des mains d’un certain Alain Floriot Assongo Lome, fonctionnaire de police, selon les informations trouvées sur sa carte nationale d’identité, par des éléments de la Compagnie de sécurisation des diplomates (Csd). Ce dernier a été transporté, du carrefour Bastos pour le Rond point Nlongkak à Yaoundé. “ Ils étaient trois. Son frère, Joseph Simon Pierre Nguimbous Assongo, et une connaissance. Ils ont proposé 300Fcfa au taximan ”, raconte dame Minfoumou Christine que ces derniers ont trouvé à bord du véhicule. A destination, ces derniers auraient fait savoir au taximan qu’ils n’avaient pas d’argent pour le payer.
Ils lui ont alors proposé des Kobos (pièces pour machines à sous). Le taximan a refusé leur offre, ce qui les a irrités. “ Savez-vous à qui vous avez à faire ? ”, demande Alain Floriot Assongo Lome, selon le témoignage de la dame. Par la suite, il décline son identité au taximan qui s’entête à percevoir son argent. “ Il ne cessait de se présenter comme le commandant de police de père Eton et de mère Bassa ”, relate Minfoumou Christine, qui précise qu’ils étaient tous ivres. Le “ commandant ” ordonne à son frère de fouiller leur compagnon, qui semble plus ivre qu’eux, et de le dépouiller de ce qu’il possède, relate la même source. A la passagère, il demande de descendre du véhicule et de se présenter. Chose faite. Il lui est aussi demandé de quitter les lieux. Mais cette dernière décide de ne pas quitter, tant que le problème du taximan n’est pas résolu.
Dans ce mélange d’actions, le taximan profite pour passer un coup de fil au 117 qui s’avère injoignable. Des éléments de la Compagnie de sécurisation des diplomates présents aux alentours viennent au secours. Ils interpellent le “ commandant ” et son frère en état d’ivresse. Ils seront transmis quelques heures plus tard à la division provinciale de la police judiciaire du Centre (Dppj/c) pour être entendus. La seule information que l’on a pu tirer d’Alain Floriot Assongo Lome est qu’il est affecté au service du matériel de l’Ecole nationale supérieure de police (Ensp) où il ne va pas de façon assidue. Jusqu’à hier dans la soirée, leur état d’ébriété ne permettait pas que l’on les entende sur leurs actes. Quand des gens qui sont chargés de garantir la sécurité créent et entretiennent plutôt l’insécurité !
Source: Le Messager
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