La Standard chartered bank Cameroun, Afriland first bank, la Bicec, Ecobank Cameroun et la Scb Cameroun. Voilà les cinq banques locales qui ont accepté d’épauler Aes Sonel dans le cadre de la réalisation de son vaste programme d’investissement, en lui accordant un important prêt relais de 39,3 milliards de F Cfa.
Soit 10 milliards chacune pour les deux premières, 8 pour la troisième et 6,3 et 5 pour les deux autres. Les documents y afférents ont été paraphés le 4 décembre, à Koumassi, par les différents directeurs généraux, en présence des bailleurs de fonds des institutions financières internationales concernées également par ce gros investissement.
En effet, le prêt signé mardi s’inscrit dans un portefeuille global de l’ordre de 145 milliards F Cfa, devant être réalisé par Kribi project development company (Kpdc) dans un projet comprenant deux centrales thermiques dont l’une à Dibamba et l’autre à Kribi. Celles-ci permettront de fournir au réseau électrique camerounais une capacité thermique supplémentaire de 230 mégawatts (Mw), “ soit une augmentation de la puissance disponible de près de 25% d’ici à 2010 ”, a indiqué le directeur général de Aes Sonel dans son allocution circonstancielle.
Le projet de Dibamba consistera en la construction d’une centrale à fioul lourd d’une capacité nominale de 86 Mw. D’après Jean David Bilè, ce projet dont le coût s’élève à environ 52 milliards F Cfa devrait être mis en service en janvier 2009.
Le projet Kribi quant à lui consistera en la construction d’une centrale à gaz d’une capacité d’au moins 150 Mw et d’une ligne de transport 225 kilovolts (Kv) de 100 kilomètres (Km). La date de sa mise en service est prévue pour janvier 2010 et son coût total est évalué à près de 90 milliards F Cfa. “Le secteur électrique de notre pays dépend à plus de 90% de la production hydroélectrique. Un atout qui peut aussi être source de tension, notamment quand les caprices de l’hydrologie réduisent nos capacités.
Afin de s’affranchir de ces aléas climatiques, le gouvernement, dans son plan de développement du secteur énergétique, a opté pour la diversification des sources d’énergie à travers, certes, le développement de la filière hydroélectrique, mais aussi, par la nécessaire complémentarité des moyens de production, notamment thermiques ”, a justifié le Dg de Aes Sonel. “Ce projet permettra donc d’apporter de la diversité dans les sources de production, à travers les combustibles, tout en offrant une opportunité de développement de la Sanaga Sud, l’un des principaux champs gaziers offshore du Cameroun ”, a-t-il poursuivi.
Risques environnementaux
Bien plus, ce projet permettra également de fournir une capacité supplémentaire pour soutenir l’extension industrielle, y compris celle d’Alucam, de satisfaire la demande du secteur public qui croît de 6% chaque année et qui devrait continuer à progresser au même rythme dans les prochaines années. “Le projet que vous avez décidé de financer permettra donc, entre autres atouts, de fournir une capacité de pointe et une réserve tournante. Le principal avantage du projet est qu’il permettra de résoudre en urgence les risques de déficit de capacité et contribuera à éloigner le spectre des délestages ”, a confié Jean David Bilè aux banquiers. “Grâce à vos crédits, nous serons capables de satisfaire la demande croissante en électricité dans notre pays, d’améliorer l’électrification de nos villes et villages, toutes choses essentielles à la croissance économique ”, s’en est-il enorgueilli.
Concernant la phase d’exécution du projet, les responsables de Aes Sonel soutiennent avoir pris toutes les dispositions à propos des risques environnementaux. “Les principaux risques liés à la construction de ces centrales ont été minimisés en entreprenant les travaux dans le cadre d’un contrat conclu avec des entrepreneurs de bonne réputation et à l’expérience reconnue. Le problème relatif au combustible a également été bien géré à travers la signature d’un contrat de fourniture de gaz couvrant une période de 20 ans à un prix fixe pour la centrale de Kribi, et la conclusion d’un contrat d’achat ferme pour la centrale de Dibamba ”, apprend-on.
Les autres 150,7 milliards seront supportés par les fonds propres de Aes et surtout par les bailleurs de fonds internationaux. Ce qui a expliqué leur présence dans la salle où ils étaient représentés par une soixantaine de personnes.Dans l’ensemble, ce prêt est une bonne opération pour Aes-Sonel qui, d’ici deux ans, trouvera une solution définitive à ses problèmes de production.
Car, d’après les études réalisées par les experts à l’époque, il fallait un minimum de 1000 Mw pour mettre un terme au déficit. Actuellement, l’entreprise produit 943 Mw et dans quelques semaines, elle passera à 956 Mw, d’après son Dg. Avec les 230 Mw supplémentaires, elle sera à 1186 Mw, dont largement au-delà du quota requis. Sauf miracle donc, les problèmes de déficit d’énergie ne devront plus se poser dès février 2010. Seuls pourront subsister les problèmes techniques, le réseau étant encore vétuste.
Source: La Nouvelle Expression
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