Une session du Comité exécutif national (Nec, en anglais) du Sdf s’est tenue samedi 26 janvier 2008 à Bamenda. Trois sujets majeurs étaient inscrits à l’ordre du jour : d’abord la position du parti sur la modification de la Constitution, ensuite les troubles de gestion dans certaines communes dont l’exécutif est tenu par le Sdf, et enfin l’étude des dossiers disciplinaires de Romuald Tamo (jusque-là président provincial du Sdf à l’Ouest) et de Pierre Kwemo (ancien vice-président de l’Assemblée nationale). De toutes ces préoccupations, celle relative au débat sur la modification de la Constitution a le plus retenu l’attention.
A propos, la position du Nec est claire : il n’est pas question de modifier l’article 6 alinéa 2 de la Constitution de 1996 pour donner la possibilité à Paul Biya de briguer un troisième septennat alors que la loi fondamentale, en l’état actuel, le lui interdit. Mathias Ofun, secrétaire national à la communication du Sdf, l’a publiquement martelé : “ Les Camerounais n’accepteront pas la modification de la Constitution. Nous sommes en train de travailler dans ce sens pour l’intérêt général. ” Face à la presse, il a affirmé que le Nec a convenu de ne pas rester “ les bras croisés et laisser manipuler à souhait la Constitution de ce pays […] ” Il a indiqué que son parti entreprendra plusieurs actions – il ne les a pas expressément identifié –, y compris “ les plus extrêmes ”, pour empêcher Paul Biya “ d’être président à vie. ”
Cette position officielle du Nec est identique à celle que Ni John Fru Ndi, son leader, a énoncé le 21 janvier dernier dans son message de nouvel an. Le chairman et ses partisans entendent ainsi, dans les prochains jours, engager des manifestations publiques, malgré les mesures d’interdiction prises dans certaines parties du pays à l’instar du Littoral. “ Le Nec ignore purement et simplement ces interdictions illégales [et] opte pour les manifestations pacifiques ”, affirme le secrétaire à la communication. Pacifique, d’accord. Mais le pire n’est pas à exclure. Mercredi dernier, John Fru Ndi instruisait en effet l’exécutif provincial du Sdf pour le Nord-Ouest d’étouffer toute manifestation de rue des militants du Rdpc, parti au pouvoir, visant à soutenir le processus de modification de la Constitution.
Sanctions
Au sujet des communes (dirigées par le Sdf) dont les maires n’ont pas été investis par le parti et où le budget n’est pas encore voté parce que le quorum des conseillers n’a jamais été atteint, le Nec affirme que le parti tient déjà le bon bout à Nkambe, Ndu, Njinikom et Babessi. Seul Bafoussam 1er reste un casse-tête. Malgré l’exclusion de certains conseillers Sdf, l’administration a validé le budget de cette commune, motif pris de ce que leur éviction du parti ne leur enlève pas la qualité de conseiller municipal. Des sources introduites au Nec annoncent de nouvelles élections de l’exécutif dans ces communes à problèmes, excepté Bafoussam 1er. Mais on se demande si cela est encore possible, quand on se rappelle que les maires élus sur l’ensemble du territoire ont été officiellement installés.
Enfin, le Nec du week-end dernier a entériné la décision de John Fru Ndi déchargeant Romuald Tamo de ses fonctions de président provincial du Sdf à l’Ouest. La commission en charge des questions disciplinaires a également remis sa copie sur le cas Kwemo. L’ancien député Sdf du Haut-Nkam est en effet soupçonné de nourrir la dissidence au sein du parti à l’Ouest. Des membres du Comité ont énoncé la présomption d’innocence. Il sera entendu devant cette instance et c’est à l’issue d’une confrontation que le parti décidera de la sanction à appliquer.
Source: Le Messager
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