Hier, lundi 28 janvier, bon nombre d’usagers du centre des affaires maritimes ont eu maille à partir avec les forces du maintien de l’ordre. Très tôt le matin, les gendarmes ont pris position devant l’entrée principale de l’immeuble abritant le Guichet unique des opérations du commerce extérieur, le port autonome de Douala, et d’autres services de l’espace portuaire. Ceux qui voulaient pénétrer les lieux devaient tout d’abord décliner leur identité et, surtout, la raison de cette présence. Consigne était donnée aux forces de l’ordre de renvoyer à la maison les employés en service au port autonome de Douala. Cette restriction a causé un léger mouvement d’humeur des usagers. Et les gendarmes ont replié vers l’entrée principale de la direction générale du port autonome de Douala.
Ici, c’est une dizaine de gendarmes commandée par un sous-lieutenant qui veillent au grain. Quatre vigiles d’une société de gardiennage prêtent main forte aux bérets rouges. “ Personne ne peut accéder à l’intérieur de l’immeuble ; repassez demain ”, lance un gendarme au reporter. A un transitaire qui manifeste déjà quelques signes de nervosité, le vigile est plus conciliant. “ Nous savons que cela va ralentir vos activités. Comprenez nous, nous n’avons aucun intérêt à vous empêcher d’entrer. Depuis le matin, nous essayons d’expliquer la même chose à vos collègues. Espérons seulement que la situation va revenir à la normale demain… ”
Plusieurs opérateurs économiques venus pour accomplir certaines formalités dans les locaux du Pad sont renvoyés de la même façon. Joint au téléphone, Zibi Ebanga Edwin, le responsable de la communication du Pad, confirme le fait que personne n’est autorisée à rentrer dans les locaux de cette structure, et que l’activité tourne au ralenti. “ L’on a institué un service minimum pour satisfaire les usagers.” De quel service s’agit-il ? A cette préoccupation du journaliste, M. Zibi n’a pas de réponse.
Le Pad décapité
En réalité, c’est depuis vendredi 25 janvier en fin d’après-midi que le Pad est fermé. La nomination du directeur général de l’institution, Emmanuel Etoundi Oyono, à la Maetur, peut bien expliquer cette situation. Le décret du président de la République signé le vendredi 25 janvier est muet sur son remplaçant au Port. Aujourd’hui, il n’y a personne pour gérer les affaires courantes. Simon Ewodo Noah, le directeur général adjoint, croupit en prison depuis le mois de décembre 2007, condamné à dix ans d’emprisonnement ferme pour détournement de derniers publics. Le Pad est donc une structure décapitée.
Les observateurs relativisent le manque à gagner dû à la fermeture des bureaux au Pad. Car, toutes les opérations à l’import et à l’export sont réglées au Guce. La direction technique du Pad est fonctionnelle. “ Les bateaux entrent, mains ne peuvent pas sortir. Car les services de la facturation des redevances portuaires sont fermés. A ce niveau, le principal risque est celui de l’engorgement de l’espace portuaire… ”, indique une source.
L’on espère que le conseil d’administration de ce jour va trouver un directeur général (même intérimaire) au Pad. Cette structure assure 95 % des échanges du Cameroun avec l’extérieur. C’est également le seul port en Afrique centrale qui dispose d’un portique à conteneurs.
Source: Le Messager
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