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Le sous-emploi écrase les Camerounais
(24/01/2008)
90% des Camerounais travaillent dans l’informel. 69,3% d’entre eux ont un salaire inférieur à 23.500 Fcfa. De quoi avoir peur pour l’avenir.
Par Franck ESSOMBA
Chômage/emploi. Le couple trône en tête des préoccupations des Camerounais. Sans surprise. L’enquête du Cretes CA en partenariat avec Le Messager vient ainsi appuyer, avec des chiffres, ce que pensent les Camerounais dans leur grande majorité. Un peu partout dans la partie sud du pays où le sondage a eu lieu, les citoyens affirment être les victimes d’un chômage entretenu par les pouvoirs publics. Le même constat peut-être fait dans la partie septentrionale. Seulement, leurs déclarations semblent en contradiction avec les chiffres obtenus grâce aux méthodes du Bureau international du travail (Bit).

Les résultats bruts de la première enquête nationale sur l’emploi et le secteur informel effectuée du 23 mai au 10 juillet 2005 situent le taux de chômage au Cameroun à 4,4% de la population active. En tenant compte de l’organisation particulière de la vie économique, Joseph Tedou, directeur général de l’Institut de la statistique du Cameroun, a corrigé ce taux en le remontant à 6,2%. A sa suite, le président de la République, dans son discours à la jeunesse le 10 février 2006, l’a relevé à 13%. A l’occasion des états généraux de l’emploi le 16 octobre 2006 à Yaoundé, le ministre en charge de l’Emploi et de la formation professionnelle, Zacharie Perevet, l’a propulsé à 17%.

Le ministre a affirmé qu’il puisait ses données du rapport de l’Institut national de la statistique. Grâce à l'analyse par zone du chômage, le rapport a établi ce taux de chômage à 16% à Yaoundé et à 18% à Douala. Chez les jeunes ayant atteint au moins le premier cycle de l'enseignement secondaire, il de 10%, tandis qu'il se situe entre 10,7% et 11,8% pour les jeunes ayant atteint au moins le second cycle du secondaire. Les diplômés de l’enseignement supérieur semblent subir plus durement le chômage. Le taux officiel tourne autour de 13,4% chez eux. Si on ne s’en tient qu’à ces chiffres, on peut être tenté de relativiser l’importance de la question.


75,8% de travailleurs en sous-emploi

Il demeure ainsi comme un flou sur les véritables chiffres du chômage au Cameroun. En attendant que le Cameroun élabore ses propres instruments de mesure qui puissent permettre d’évaluer l’ampleur véritable du phénomène, on peut remarquer que le véritable problème du marché de l’emploi au Cameroun c’est le sous-emploi. Est en situation de sous-emploi celui qui a travaillé moins de 35h de temps par semaine. Sur cette base, l’Institut de la statistique a pu établir qu’en 2005, 75,8% de la population active au Cameroun était en situation de sous-emploi. Dans le même temps, 69,3% des travailleurs avaient une rémunération mensuelle inférieure au salaire minimum interprofessionnel. Au Cameroun, ce salaire est fixé à 23.500 Fcfa. Aujourd’hui, la situation n’a pas beaucoup évolué.

Cette précarité s’explique par “ l’informalisation ” de la vie économique. Selon le rapport de l'Institut national de la statistique, 90% des travailleurs du Cameroun exercent dans le secteur informel caractérisé par des conditions de travail et de rémunération essentiellement précaires. 53 % de ces travailleurs à l’informel exercent dans les activités de type agricole où la rémunération mensuelle moyenne est de 11 000 Fcfa ! Toute cette masse de personnes est habitée par la hantise d’un travail décent. A la vérité, il y a un décalage évident entre l’offre et la demande d’emploi. Le secteur public qui symbolise une certaine sécurité de l’emploi ne peut absorber qu’une infime partie de la population active alors que le secteur privé formel est embryonnaire.

Les citoyens vivent une véritable sinistrose de l’emploi. Près de 170 000 étudiants sont aujourd’hui inscrits dans les établissements d’enseignement supérieur. Dans les campus, le pessimisme gagne les coeurs. Le constat selon lequel “ plus on va loin à l’école plus on est exposé au chômage ”, hante l’espace. Les mesures prises par le gouvernement ne mordent pas véritablement. Pourtant, lors de sa communication spéciale au conseil des ministres du 29 septembre 2006, le président de la République, Paul Biya, affirmait encore : “Il faut absolument trouver des solutions à ce dernier problème qui concerne en particulier les jeunes, diplômés ou non, qui arrivent chaque année en grand nombre sur le marché du travail.” Des mots ?

Source: Le Messager


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