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Délestage: Olembe crie sa colère
(24/05/2004)
Les populations de cette périphérie de Yaoundé ont barré la route pour s’insurger contre les coupures d’électricité: " Nous avons barré la route comme, vous le voyez, pace que nous sommes fatigués de nous plaindre auprès des autorités de Aes-Sonel. Il y a quatre mois que nous n’avons pas de courant électrique dans cette partie de Yaoundé. Exposés chaque jour davantage à l’obscurité, l’insécurité et tous les autres problèmes, nos enfants souffrent de divers maux d’yeux."...
Par Léger Ntiga, Quotidien Mutations
" Nous avons barré la route comme, vous le voyez, pace que nous sommes fatigués de nous plaindre auprès des autorités de Aes-Sonel. Il y a quatre mois que nous n’avons pas de courant électrique dans cette partie de Yaoundé. Exposés chaque jour davantage à l’obscurité, l’insécurité et tous les autres problèmes, nos enfants souffrent de divers maux d’yeux. En cette veille de fin d’année scolaire, au moment où les examens officiels pointent à l’horizon et que les enfants doivent intensifier leurs répétitions, la situation est à son comble. De plus en plus élevées, les factures qui nous sont servies dépassent notre entendement. Comment comprendre que nous n’ayons privés pas de courant, mais que les factures soient plus élevées qu’au moment où il y a l’électricité ? " Ces explications, doublées d’interrogations, de Didier Bède Essomba, habitant de Olembe, quartier situé à l’entrée sud de Yaoundé, la capitale du Cameroun, traduisent le mécontentement de la population du coin, qui s’est réveillée vendredi, 21 mai dernier, sur une clameur de désenchantement.

En effet, depuis le mois de février 2004, la ligne 17 de Aes-Sonel, à laquelle sont connectées les populations d’Olembe et des zones rurales de la Lékié, une partie de la Mefou et Afamba et la Haute-Sanaga, est en permanence en " dérangement ". Pluis que les autres clients, ceux de Olembe paient très cher le prix de cette connexion. Sans courant électrique, sans explications véritables, ils reçoivent, à l’inverse, des factures élevées. Bien plus, de l’avis des habitants de ce quartier, ils ne savent plus à qui s’adresser pour soumettre leur problème. A la délégation provinciale de Aes-Sonel pour le Centre à Yaoundé, il leur est demandé de s’adresser au centre de Soa, dont ils dépendent. De ce côté-là, sans ambages, on leur rétorque que seule la délégation est habilitée à donner une réponse à la question.
Las de souffrir " du jeu des responsables de Aes-Sonel ", des hommes et des femmes, jeunes et moins jeunes, ont pris vendredi dernier, d’assaut la nationale N°4 qui traverse Olembe pour dire leur colère. Ni les intimidations des unités des forces armées (Btap par exemple) de retour du défilé du 20 mai à Yaoundé, ni la tentative de la gendarmerie de charger les manifestants n’a pu calmer l’ardeur de cette population fortement mobilisée pour se faire entendre. D’ailleurs, une dame, la soixantaine proche, en guise de réponse aux tentatives de brutalité des forces armées s’est couchée sur la chaussée où elle a été rejointe par le reste de la foule. " Vous allez nous tuer pour ces barricades. Mais, après, il faudra nous alimenter en courant électrique ", a-t-elle lancé aux militaires dont les camions se sont heurtés aux barricades érigées sur la chaussée.




Les esprits, déjà surchauffés, n’ont pu être apaisés que par à la présence du sous-préfet de Yaoundé 1er, dont l’intervention se révélera d’ailleurs insuffisante. Nombre d’administrés ayant jugé qu’il n’est pas administrativement compétent alors même que les parties étaient sur le point de trouver un terrain d’entente. Il faudra attendre l’arrivée du gouverneur de la province du Centre, Faï Yengo Francis, et du délégué de Aes-Sonel pour le Centre pour voir la population lâcher prise. Pour autant, Etienne Elouna Akpa n’a pu s’empêcher de faire cette réflexion devant le gouverneur : " Il est hors de question d’émasculer le peuple camerounais en tout point. Réduits à la misère, nous survivons et voulons faire de nos enfants des hommes accomplis. A l’inverse, vous les décideurs de ce pays, après avoir tué l’école, vous refusez à nos enfants quelque velléité de rêve. C’est ce luxe qu’on refuse de vous offrir. Nous préférons mourir pour nos enfants qui ont les mêmes droits que tout le reste ". Le mouvement d’humeur des populations de Olembe, vendredi dernier, a duré près de quatre heures, avant de prendre fin sur une promesse conjointe du gouverneur de la province du Centre et du délégué provincial de Aes-Sonel de trouver une solution définitive à cette situation dès ce lundi 24 mai 2004.

Source: Quotidien Mutations



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