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Mbong Bayem Silas, décédé le 6 Décembre
(21/01/2008)
Patriote et nationaliste de 1er Plan, homme politique, ayant activement participé en première ligne au combat pour l’émergence d’une conscience nationale...
Par Ernest MBONG MBONG
Mbong Bayem Silas
Mbong Bayem Silas
Patriote et nationaliste de 1er plan, enseignant, diplômé de l’Ecole normale de Foulassi, homme politique, ayant activement participé en première ligne au combat pour l’émergence d’une conscience nationaliste ayant abouti à la mobilisation des Camerounais de tout bord, pour l’indépendance et la réunification du Cameroun. Fidèle compagnon du regretté martyr Ruben Um Nyobe (dont il fit la connaissance dès son plus jeune âge) et auprès de qui il aura fait ses premières (sinon l’essentiel) armes au sein du parti nationaliste UPC. Son père Paul Bayem (parmi les tous premiers membres du Syndicat des Planteurs) au début du siècle dernier était en plus du « Mpôdôl » son héro.

Mbong Bayem Silas fait partie de la première cuvée de députés (4 en tout) issus des rang de l’UPC en 1959, dans l’histoire. Il est aussi le 1er Maire UPC élu dans l’histoire du Cameroun. Il sera pendant plusieurs législatures (de 1959 à 1970) Vice président de la commission des Affaires Sociales puis Président de la Commission de Production quelques années plus tard. Secrétaire Général du Syndicat de l’Enseignement Privé du Cameroun dans les années 50. Délégué Titulaire à la Commissions consultative Territoriale. Secrétaire à l’Education (Doctrinaire) de l’UPC dans les années 50. Secrétaire à l’Organisation UC puis UNC après la Réconciliation Nationale. Président Section UC–UNC puis RDPC du Nyong & Kéllé. Député Maire de Makak pendant trois mandats successifs de 5 ans. Chef Traditionnel depuis 27 ans.

Il a affronté la plupart des Hauts Commissaire Français. De Soucadeau à Messmer en passant par le terrible Roland Pre. A propos de ce dernier il avait une anecdote. Un jour on le sort de cellule et on lui dit que Pre veut le voir. Dans la salle d’attente, la secrétaire (d’origine grecque) de Roland Pre l’ayant reconnu, prise de peur, se met a le supplier de ne pas entrer dans le bureau de PRE sous prétexte que Pre était méchant et qu’on tuait les gens dans ce bureau. Pre le fait entrer et lui dit en riant » Alors Mbong petit maquisard, regarde toi comment tu es devenu chétif, la prison ne te réussit pas… dans l’état dans lequel tu es, tu veux toujours l’indépendance du Cameroun ? La réponse de Mbong Bayem fusa sans aucune hésitation « Plus que jamais nous la voulons cette indépendance Monsieur le Haut Commissaire. Je rêve chaque nuit de voir dans ce palais (Actuel Musée National), à la place ou vous êtes assis un Camerounais parlant au nom du Cameroun avec notre drapeau flottant au dessus du mât ». Retour immédiat à la cellule.

A cela il faut ajouter les combats gagnés devant les tribunaux très tôt( vers 20/25 ans) avec les colons pour que les terres et domaines exploités par les colons soient automatiquement versés dans le patrimoine du Cameroun et non dans celui privée des Français dès que l’indépendance serait venu.


La réconciliation nationale prônée par Ahmadou Ahidjo, l’amène à intégrer le parti unique ou il occupera les fonctions (voir plus haut) et assurera des missions de négociations et réconciliation pour le compte de l’Etat. Puis avec l’avènement du Président Paul Biya et la naissance du RDPC au côté de Mayi Matip, il sera au premier plan pour apporter son soutient au tout Président qu’il connaît d’ailleurs depuis les années 60. Ils alterneront avec Mayi Matip Théodore pendant longtemps à la présidence de la section départemental du Nyong et Kéllé ; réputé bastion naturelle de l’UPC. Il siègera aussi au Comité Central du RDPC. Sa longévité en politique (61 ans de carrière politique professionnelle) tenait selon les témoignages à sa filiation idéologique (nationaliste) et surtout parceque considéré par beaucoup comme le dernier fidèle des fidèles de Ruben Um Nyobe et de Félix Moumié. Il sera d’ailleurs chargé par l’UPC de conduire l’enquête sur la mort de Um Nyobe (Cf. « Remember UM » d’Achille Mbembe).

Cette fidélité à son mentor feront de lui un terrible maître du jeu politique dans son fief ou ses mots d’ordre étaient particulièrement écoutés par les militants de tout bord. Actif partisan de la construction de l’Etat et la consolidation de la Nation ; Il avait fait de l’éducation des masses la pierre angulaire de tout parti politique ambitieux. Parcourant le pays du Nord au Sud de l’Est à l’Ouest pour former les militants pendant les année difficiles avant les indépendances. Homme d’expérience, on lui prêté très tôt d’être du courant des Progressistes dans le camp du RDPC dès le début des années 90 (cf interview Hogbe Nlend Jeune Afrique Economique 1991).


Illustre fil de ce pays, nationaliste, il a donné sa dernière leçon politique le 30 septembre dernier, lorsque, bien que terrassé par la maladie qui le rongeait, il avait tenu à aller déposé son bulletin dans l’urne sur ses terres à Hondol. C’est d’ailleurs sa voix, avec celles de ses trois enfants qui fera la différence au décompte final dans le District de Bondjock. Homme effacé et modeste, qui n’aimait pas parlé de lui, il a côtoyé ici et ailleurs de nombreux Hommes d’Etats : Nkrumah, Nasser, Maréchal Tito, Nikita Kroutchev, Sékou Toure, Diallo Telli, Barthélemy Boganda, David Dacko, Amilcar Cabral, Julius Nyerere, Houphouët Boigny, Moshé Dayan, MAO Tse Toung, Sadate, Boutros Boutros Ghali(ancien SG ONU) avec qui il entretenait une vielle relation d’amitié.

Il a passé son temps à être consulté nuit et jour par nombre d’hommes politique de tout bord de ce pays. S’étant volontairement astreint à ne plus briguer un mandat électif tant au sein du parti qu’aux élections législatives ou municipales, et ce depuis plus de 10 ans, il a très vite mis en avant une nouvelle classe de cadres politique qui selon lui devaient naturellement reprendre le flambeau. Il ne reste plus que comme conseiller et membre du conseil des sages, réglant conflit et malentendus, prônant le travail de formation de base du militant. Membre actif du Conseil des Notables de la Province du Centre ; et membre fondateur de l’Association des Chef traditionnels du Nyong & Kéllé, il laisse une veuve et une très nombreuses descendance.

A la veille de son départ pour des soins à l’étranger, il s’est légèrement ouvert aux média. Sa Majesté Mbong Bayem Silas (successeur de son père à la chefferie), est décédé, le 06 décembre 2007 à Paris, France après 61 ans de vie politique active au profit de la Nation entière.







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