Ambiance débridée dimanche 13 janvier 2008 au commissariat central de Ngaoundéré. Il est un peu plus de 13h. Une foule envahit spontanément la cour de ce commissariat. Les regards des passants sont happés par la “ cérémonie ” de présentation de cinq malfrats. Ceux-ci sont livrés par la police aux objectifs des cameras de quelques chaînes de télévision. L’armée des curieux est aux aguets et demandent à tabasser quelques “ connaissances ”. Devant leur butin et leur matériel de travail constitués de câbles habillés et dénudés, d’une radio-cassettes, d’une mini- chaîne Hi-fi, d’un climatiseur, d’une scie, de pinces et d’une grosse caisse de bijoux, les “ vedettes ” du jour ont l’air bien embarrassé. Ousmanou Hassan, Bello Haman, Saïbou Haman, Adjoué Maissa et Djafarou Adamou tiennent fermes (malgré eux) leurs identités sur feuille A4. Le commissaire central de Ngaoundéré, Daniel Nintaï (entouré de ses éléments) et Peter Tingumé, le chef service technique de l’Agence Camtel de l’Adamaoua veillent au grain. “ Vous avez ici la matière première (les câbles) et le produits finis (bijoux) ”, s’époumone le commissaire central.
Interventions
Les limiers ratissent les quartiers Joli soir, Sabongari, etc. Le receleur (cerveau présumé du gang) tombe dans la nasse. Plus de 300 kg de câbles sont débusqués. Profitant de la confusion, il échappe à ces cerbères quelques instants plus tard. Les autres victimes de la battue sont conduites dans les geôles du commissariat central. Une enquête est ouverte. Chose curieuse, à peine les malfrats interpellés, des sources internes à la police et à Camtel signalent des “ interventions ” pour les libérer.
Depuis l’année dernière, le phénomène prend pourtant de l’ampleur. Une dizaine de personnes ont déjà été capturées. Les procédures engagées aux fins de les mettre hors d’état de nuire une fois pour toutes ont très souvent échouées à cause de certaines “ manœuvres ”, confie-t-on. Pourtant, ces actes de vandalisme paralysent la ville de Ngaoundéré sur le plan des télécommunications. Le réseau de téléphone fixe en souffre. Crtv Adamaoua (dépendante du réseau Camtel) est très souvent muette du fait de ce brigandage permanent. “ A quoi sert-il d’attraper des gens qui vont se retrouver dehors demain ? L’on perçoit clairement qu’il n y a pas une action coordonnée pour enrayer le phénomène. Pourtant à Garoua, les résultats de cette croisade sont plus concrets. Là-bas, les gens voulaient faire la même chose, mais ils ont été dissuadés parce que ceux qui ont été appréhendés sont en prison ”, affirme une source.
Source : Le Messager
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