Lui qui est receveur principal de la Commune urbaine à régime spécial du chef-lieu de la Sanaga Maritime, est arrivé à Douala en début de week-end dernier pour être entendu comme témoin dans une affaire de détournements de deniers publics. Il a été écroué vendredi 11 janvier à la prison centrale de Douala, à New-Bell. “ Il est arrivé en costume cravate, comme s’il allait au travail. C’est sa famille qui lui a apporté les vêtements de circonstance dès le lendemain ”, témoigne un gardien de prison qui dit bien connaître Jean Djem. Il ajoute : “ Son fils, magistrat à Yaoundé, a effectué son stage de fin d’étude ici même à la prison centrale de Douala, en 2006 ”. Aujourd’hui, Djem fils est au Tribunal militaire de Yaoundé où il attend son affectation. Pendant ce temps, l’épervier continue d’étendre ses serres et d’emporter ses proies.
D’autres témoignages recueillis par téléphone dans la ville d’Edéa, parlent de tremblement de terre à propos de l’incarcération de Jean Djem : “ Personne ne s’attendait à ce qu’il soit inquiété, tant il donnait l’image d’un citoyen intègre ”. Pas même Jean Djem : “ C’est son fils, le magistrat, qui lui a acheté des sandales au marché ”, confie un autre témoin. A la prison de New-Bell, on déplore l’arrivée chaque jour des présumés délinquants économiques alors que les conditions de leur accueil ne sont pas toujours réunies.
Surtout, ces nouveaux détenus viennent en ajouter à la surpopulation carcérale. Les opérations de désengorgement annoncées tambour ronflant, il y a trois ans par le gouvernement afin de répondre à la situation des effectifs galopants, stagnent. A New-Bell, à peine une vingtaine de prisonniers ont été délocalisés pour Yoko. Avec les conséquences que l’on a encore en mémoire. Ils sont parmi les émeutiers de cette prison, l’année passée.
Jean Djem, comme les autres, doit apprendre à vivre cloîtré dans un espace exigu. En attendant d’être jugé dans quelques mois. Mais que le temps risque de paraître long : on dit qu’il est complètement déboussolé.
Source: Le Messager
|
