Le 28 septembre dernier, ce consortium de droit marocain avait en effet été désigné adjudicataire provisoire de l’appel d’offres international relatif à la mise en affermage du volet production, transport, traitement, stockage, distribution et commercialisation de l’eau au Cameroun. Dans la foulée, le ministre des Finances, M. Essimi Menye, annonçait que tous les documents de transaction y relatifs seraient paraphés dans un délai maximum de trois mois. L’affaire, à en croire notre source, n’est donc plus qu’une question d’heures : la Société nationale des eaux du Cameroun (Snec) va entrer dans les oubliettes…
Depuis près de trois semaines, les dirigeants du groupe Onep-Delta Holding-Ingema séjournent d’ailleurs à Douala, où se trouve le siège de la Snec.
A travers les discussions qu’ils ont eues avec l’administration provisoire de la société, ainsi que les nombreuses visites effectuées dans diverses installations techniques de la Snec, ils semblent donc désormais avoir une idée assez précise de la tâche qui sera la leur aux côtés de la Cameroon Water Utilities Corporation (Camwater), société de patrimoine à capitaux publics créée le 31 décembre 2005. L’option du partenariat privé – public choisie par les autorités camerounaises dans le cadre de la privatisation de la Snec prévoit en effet que c’est la Camwater qui devra construire, assurer la maintenance et gérer toutes les infrastructures du réseau d’eau du Cameroun. Pour matérialiser cette collaboration entre l’Etat et son partenaire privé, le ministre des Finances avait ainsi indiqué que les activités de la société fermière et celle de la Camwater seraient officiellement lancées de façon concomitante.
Le directeur général de la Camwater, Basile Atangana Kouna, n’aura cependant pas attendu cette solennité pour… se jeter à l’eau. Le plan d’investissement qu’il a mis sur pied et qui est étalé sur une période de dix ans, a déjà été marqué par la finalisation des études sur les diagnostics et les plans directeurs hydrauliques ; sans compter le renouvellement, l’extension et la réhabilitation de certaines infrastructures existantes. D’autres part, pour soutenir ce plan d’investissement de la Camwater, la République populaire de Chine, à travers Eximbank-China, a concédé un montant 11 milliards Fcfa à cette société, sous forme de prêt concessionnel au taux préférentiel de 2% remboursable sur 25 ans avec différé de 5 ans. Vendredi, 14 décembre dernier, M. Chen Mo Wang était d’ailleurs à Douala.
Production
Le directeur général adjoint de l’entreprise chinoise dénommée Cgc Overseas Construction est venu pour la signature avec la Camwater d’une convention relative au projet d’adduction d’eau potable adossée sur le fleuve Moungo, en vue de renforcer et améliorer l’alimentation en eau potable dans la ville de Douala. "Les travaux envisagés, qui concernent la première phase du projet, visent à porter la capacité actuelle de production d’eau de la ville de Douala de 115.000 mètres cube par jour à près de 200.000 mètres cube par jour", a déclaré Basile Atangana Kouna.
Concrètement, il est question de construire une usine de traitement d’eau potable d’une capacité de 50.000 mètres cube par jour sur le fleuve Moungo. Une canalisation sera alors raccordée de cette usine jusqu’au pont du Wouri. Au-delà, la société chinoise s’attellera à la réhabilitation des installations de Japoma, afin de maintenir leur capacité de production journalière à quelque 70.000 mètres cube.
La construction de forages dans la localité de Massoumbou et dans plusieurs quartiers de Douala participe également de cette dynamique de renforcement de la production. "Les travaux vont effectivement démarrer au mois de janvier 2008, pour une durée d’exécution d’un an", a précisé Basile Atangana Kouna. A terme, il s’agit, dit-il, de "combler le déficit constaté de 250.000 mètres cube d’eau par jour pour couvrir quotidiennement les besoins réels de la ville de Douala". En attendant la réalisation de tous ces projets, aucune information, pour l’instant, ne filtre quant à l’appellation exacte de la société fermière. Tout juste, une assurance par rapport au sort du personnel de la bientôt défunte Snec : il n’y aura pas de plan social dans le cadre de cette privatisation. Selon l’administration provisoire, les personnels de la Snec seront reversés, selon les besoins, dans les effectifs de la Camwater et de la société fermière.
Source: Quotidien Mutations
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