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Une quinzaine de morts à Penda Mboko
(27/11/2007)
Un contrôle de gendarmerie à l’origine du drame survenu hier après-midi au marché de Penda Mboko, une bourgade située sur la nationale N°5 Douala-Bafoussam.
Par Mathieu Nathanaël Njog

Lundi 26 novembre 2007. C’est le jour du grand marché de Penda Mboko (bourgade située à un jet de pierre de Mbanga). Les revendeuses (Bayam selam) et ménagères affluent pour faire des emplettes. La circulation est dense et même embouteillée sur la Nationale n°5 (Douala – Bafoussam). Des forces de maintien de l’ordre multiplient les contrôles routiers devant l’issue de ce marché, qui mène à la carrière de sable de Kotto. Vers 14 heures, un camion de distribution des boissons d’une société brassicole de la place quitte la chaussée.

Il est en vitesse inouïe. Dans cette course folle, la semi-remorque chargée de casiers vides renverse tout sur son passage, avant d’aller stopper sa course à 200 mètres plus loin dans la broussaille. Il percute un taxi en surcharge (sept occupants). Le chauffeur du taxi s’apprêtait à se plier à un contrôle des éléments de la gendarmerie. Plusieurs personnes postées en bordure de route sont également bousculées par le camion de distribution.
Sur le carreau, onze (11) personnes sont arrachées à la vie. Les sept occupants du taxi et plusieurs piétons.

“ Nous étions trois personnes, mon ami Gafu Justine, sa cousine Finke Hélène en train de deviser en bordure à une cinquantaine de mètres du lieu de l’accident, lorsque nous avions été surpris par la vitesse avec laquelle la semi-remorque venait droit sur nous. En tentant de fuir la roue de la semi-remorque est montée sur ma jambe et percuté les deux autres. Hélène est morte sur le coup ”, raconte Gorges Ojam Ongbe, étudiant en faculté de droit à l’Université de Dschang, rescapé, actuellement interné à l’hôpital de district de Mbanga.

“ Moi, je ne sais pas comment ça s’est passé la suite ; je me souviens que j’ai tenté de fuir et puis on m’a tiré seulement sous le camion ”, témoigne Justine Gafu, sous soin intensif à l’hôpital de Saint Jean de Malte de Njombe. “ Je suis Bayam selam, j’avais fini de faire mes achats. J’étais en bordure de route devant ma marchandise, à la recherche d’un transporteur pour Douala, lorsque j’ai été surpris par la semi-remorque, j’ai tenté de fuir, je ne me souviens plus de la suite, je me suis seulement retrouvé à l’hôpital de Njombé, sous soins intensifs ”, raconte Lucie Mbih. Mme Jeannette Happy, Bayam selam, habitant le quartier Bépanda Safari, n’a pas eu la même chance. Elle est décédée sur le champ.

Divergence sur les causes de l’accident

Le chauffeur de la semi-remorque s’en tire avec les deux jambes broyées, après avoir percuté un poteau électrique. Il a été conduit d’urgence à l’hôpital Laquintinie. Avec plus de chance, Mme Tchoffo née Wayagna Séraphine et ses deux jumelles de 3 ans se sont tirées avec des commotions. Elles sont à l’hôpital Saint Jean de Malte de Njombe. Cet accident survient au lendemain de la deuxième étape de la croisade de lutte contre les accidents de la route lancée par la fondation Jane and Justice, depuis deux semaines.

Pour les témoins rencontrés sur le lieu du drame, il ne fait aucun doute que cet accident est attribué à l’anarchie instituée par les éléments de la gendarmerie effectuant les contrôles routiers en ce lieu. “ Les éléments de la gendarmerie avaient interpellé une file de voitures.Parmi lesquels un camion de gravier sortant de la carrière de Kotto. Alors que ce dernier cherchait à se garer, la semi-remorque de distribution des boissons alcoolisées a surgi à vive allure ; n’ayant pas pu ajuster ses freins, le chauffeur à tenté de se rabattre sur le côté, c’est alors que le pire s’est produit ”, raconte S. Oben.

“ Le Camion transportant le gravier a effleuré une “ voiture clando ”, alors qu’il s’engageait sur la Nationale n° 5. C’est alors qu’il s’est garé au milieu de la chaussée pour permettre, en cas de constat, d’évaluer les torts … la semi-remorque a surgi à vive allure et, tentant d’éviter le camion, s’est rabattue sur le côté … le bilan est celui que vous connaissez ”, explique Georges Ojam Ongbe qui dit avoir suivi de bout en bout cet accident.


Les brigades de gendarmerie se rejettent le tort

Depuis quelque temps, la brigade de recherche de Mbanga et la brigade routière motorisée se livrent une bataille acharnée pour le contrôle routier dans l’arrondissement de Mbanga. La hiérarchie de la gendarmerie a tranché en interdisant (les contrôles routiers) aux brigades de recherche du département du Moungo. Une tâche qui incombe exclusivement à la brigade routière motorisée de Nkongsamba. Elle-même dépendant directement de la légion de gendarmerie du Littoral. Une unité spéciale pas très appréciée par les usagers de cet axe routier.

Alors que toutes les brigades jouxtant cet axe se sont soumises à cette injonction, la brigade recherche de Mbanga s’obstine à effectuer les contrôles routiers. Rivalisant et créant la confusion. Au moment de l’accident à Penda Mboko, deux postes de contrôles routiers de gendarmerie étaient présents sur les lieux. Les éléments de la brigade de recherche de Mbanga et ceux de la brigade routière motorisée de Nkongsamba se rejetaient réciproquement les causes de cet accident.

Pour la brigade routière motorisée, ce sont les éléments de la brigade de recherche de Mbanga qui se trouvaient au lieu de l’accident, en violation des instructions de la hiérarchie. Opérant par des contrôles furtifs, alors que les éléments de la brigade routière motorisée étaient à 400 m plus bas. Ce n’est qu’après l’accident qu’ils auraient accouru pour s’enquérir de la situation. En revanche, les éléments de la brigade de recherche nient leur présence en ces lieux au moment de l’accident.

Devant les invectives de la population, la réunion de crise présidée par l’adjoint préfectoral, Thomas Charles Silla, descendu sur les lieux en compagnie du sous-préfet, Mamoudou et des responsables des forces de l’ordre, a porté été articulé sur cette bataille. Comme mesures urgentes : une nouvelle fois, à la brigade de Mbanga est interdite de contrôle routier ; la pose des dos-d’âne à cet endroit précis a aussi été décidée.

Décédés identifiés
1- Towe Jean
2- Nah Ivor Muah
3- Finke Hélène
4- Happy Jeannette

Blessés
1- Siga Brice
2- Lewa kafo Charlyne Nadine
3- Mbida Michel
4- Kemegne Noubissié Marie
5- Kondji Paul
6- Mme Tchofo née Wayagwa Séraphine
7- Lonla Tchofo (Perside 3 ans)
8- Yemelong Tchofo Daphnelle Fortune (3 ans)
9- Wembe Enerstine
10- Mbih Lucie
11- Gafu Justine
12- Ongbe Ojam Georges
13 – Chauffeur du Camion (Transféré à la Laquintinie)

N.B. : Plusieurs décédés et blessés non identifiés transférés à Douala





Source: Le Messager


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