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Ce que coûte la nationalité camerounaise
(23/11/2007)
La délivrance anarchique des pièces qui y sont liées pose le problème même de la nationalité camerounaise.
Par Jean Francis Belibi

Toutes choses avait-elle précisé, qui " tendent à mettre en péril la nationalité camerounaise et dont les conséquences peuvent être incalculables ".

Novembre 2003, les services consulaires de l'ambassade de France à Yaoundé saisissent le maire de la Commune d'arrondissement de Yaoundé 6ème pour s'inquiéter de la fréquence de la célébration par ses services de mariages entre Camerounais et ressortissants français, en violation des dispositions de l'ordonnance de 1981 qui exigent la publication simultanée de bans entre la mairie qui célèbre le mariage au Cameroun et celle d'origine de l'expatrié.

Jeudi 22 novembre 2007, sur le babillard de l'une des 7 mairies d'arrondissements de la ville de Yaoundé, une note, signée par l'un des adjoints au maire, et adressée aux responsables des services de l'état civil remarque " Des renseignements constants en provenance de sources dignes de foi font état des cas de dysfonctionnement relatifs à l'arnaque des usagers observés au bureau de l'état civil ". Et le signataire de la note de continuer : "Faudrait-il le rappeler, conformément à l'article 17 (1) de l'Ordonnance n°81/02 du 29 juin 1981, l'inscription d'un acte dans le registre d'état civil est gratuit ".

Dans quatre des sept mairies d'arrondissement de Yaoundé où nous avons pu nous rendre un jeudi, seules deux ont procédé à la publication de bans de mariages qui pourraient être célébrés dès le lendemain vendredi.

Si ces quatre tableaux ne sont pas le quotidien des communes camerounaises, on n'y est pas très éloigné. Se faire établir un acte naissance, de mariage ou de décès est devenu la chose la plus aisée. " On nous a demandé de donner 100 francs chacun pour récupérer rapidement nos dossiers d'examen déposés ici pour la légalisation de l'extrait d'acte de naissance ". Elève en classe de Terminale et inscrit au baccalauréat, Thierry E. se trouve devant une mairie qui a à l'une de ses entrées principales une grosse plaque sur laquelle l'on peut lire " La signature de toute pièce d'état civil (naissance, mariage, décès) est gratuite".

Plus loin, c'est Félix A., qui pour des raisons professionnelles affirme avoir déboursé " 75.000 francs parce que le dossier a été déposé il y a trois jours (lundi 19 novembre 2007 ndlr) " Dans ce cas, la publication des bans n'est pas utile.

Le défi de la modernisation

Plus grave, est le cas de ce sexagénaire qui vient de remplacer au pied levé son père comme officier dans un centre spécial d'état civil dans une petite bourgade du département du Nyong et So'o. Les actes de naissance, de mariage ou de décès sont délivrés en 10 minutes. Pour les formulaires, pas besoin d'acheter des registres pour les faire parapher au préalable au tribunal de première instance compétent. Les formulaires sont achetés " quelque part vers la poste centrale " comme il nous l'affirmera lui-même.

En novembre 2003, avec l'appui de la coopération française, les officiers d'état civil des six mairies d'arrondissement que comptait Yaoundé à l'époque et ceux de la Communauté urbaine suivaient une formation qui visait à les initier à l'outil informatique. Il était question de mettre fin à l'établissement manuel des actes d'état civil.

Du matériel informatique avait d'ailleurs été remis pour la circonstance aux municipalités concernées. L'idée semble avoir fait long feu aujourd'hui. Si à Yaoundé 1, on estime que le processus est arrêté en raison du changement de locaux qui a été imposé à la mairie, ailleurs, le matériel semble n'avoir jamais été utilisé. Entre-temps, l'établissement manuel des pièces continue. Avec l'appui des Gic-Santé qui prolifèrent dans nos cités et qui délivrent des déclarations de naissance à tout va.

Et au grand bonheur des agents des services d'état civil dont l'un n'a pas manqué de déclarer " Nous sommes toujours très mal payés…"
Peu de parents acceptent aujourd'hui de faire établir les actes de naissance dans les 30 jours qui suivent la naissance de leurs enfants.

L'informatisation de l'état civil au Cameroun est à nouveau sur la table aujourd'hui à la faveur d'un séminaire de deux jours organisé par le Gouvernement. Le constat fait à l'ouverture des travaux il y a deux jours à Yaoundé est que moins de 75% des naissances sont déclarées à Douala et à Yaoundé. Quid de l'arrière pays où la délivrance de ces pièces se fait selon l'humeur du chef de centre spécial.



Source: Quotidien Mutations


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