En réceptionnant les clés du stade omnisports Ahmadou Ahidjo de Yaoundé, des mains de l’entreprise Shimzu ayant assuré les travaux de réfection du stade, Thierry Augustin Edjoa a insisté sur la ‘maintenance du chef d’œuvre’ par ses principaux usagers et employés. Une indication qui aurait été délivrée à l’attention de Bernard Obama, le nouveau directeur des stades omnisports de Yaoundé.
Si l’appel du Minsep requiert une sensibilisation pour un minimum de civisme des uns et des autres pour la préservation de ce patrimoine sportif, il n’en demeure pas moins que le stade baptisé Ahmadou Ahidjo, le 12 Février 1972 lors de son inauguration par l’ancien président de la République du Cameroun, n’aurait jamais été achevé. Un ancien employé de la présidence de la République sous le régime Ahidjo croit savoir davantage sur la question. “ Certains de nos compatriotes n’ont plus l’esprit patriotique qui était un modèle à l’époque.
Sous l’impulsion de l’ancien chef de l’Etat (Ndlr : Ahmadou Ahidjo), le Cameroun avait abrité la 8ème coupe d’Afrique des nations de football, ce qui devait engager la construction des stades de football à Yaoundé et Douala : Après la prestation en demi teinte du Cameroun à la 7ème coupe au Soudan en 1970, nous décidons d’organiser la Can. Je peux dire ici que la tâche confiée au Minjes de l’époque était énorme François Xavier Ngoubeyou, (Ndlr) de piloter le dossier de construction des deux stades.
La sortie du Cameroun en demi finale face au Congo Brazzaville, provoqua un scandale dans l’organisation de cet évènement. Le président Ahidjo n’ayant pas digéré cet échec, avait pris des mesures qui s’imposaient pour sanctionner les coupables de cette débâcle, selon les rapports d’enquête parvenus à la présidence, le chef de l’état avait appris que le financement octroyé par l’Etat pour la construction des stades omnisports de Yaoundé et de Douala n’a pas été utilisé pour permettre l’achèvement des travaux… ”, l’auteur de ces révélations a souhaité gardé l’anonymat, malgré l’insistance de La Nouvelle Expression. La énième opération de réhabilitation du stade omnisports Ahmadou Ahidjo de Yaoundé, n’ira finalement peut-être jamais à son terme.
Aspects incomplets
Beaucoup reste à faire. La bonne volonté de la coopération japonaise ne suffit pas il revient à l’Etat du Cameroun de faire le reste. C’est le cas de la piste d’athlétisme qui n’a pas un nouveau tartan. Le tartan actuel qui présente un état vétuste, est un don de la coopération française en 1995. Sur la capacité d’accueil l’antre de Mfandena contient 38.500 places, après le décompté fait par l’entreprise Shimzu.
Le seul aspect visible d’une rénovation dans les gradins est la couverture de la peinture aux couleurs nationales. La pose des sièges étant prévue pour le mois de janvier. Selon des sources au Minsep c’est Alain Paez qui aurait gagné le marché de la pose des sièges du stade Ahmadou Ahidjo. En lieu et place d’un panneau électronique en panne depuis une décennie, la partie Nippone a livré deux enseignes lumineuses de portée moyenne placées aux deux extrémités de la piste d’athlétisme. Les deux objets devront fournir des informations aux spectateurs, sur le score, le temps, les noms des équipes…
Toutefois malgré les aspects incomplets, dans cette livraison du temple des quadruples champions d’Afrique, le maître d’œuvre japonais a refait la sonorisation, l’éclairage et l’alimentation en eau du stade sont de retour. Les blocs de toilettes entièrement rénovés, les vestiaires présentent désormais une nouvelle physionomie, les différentes tribunes ont reçu un coup de neuf.
Les journalistes ne sont pas en reste ; la cabine de presse a été doté d’une installation téléphonique, les mûrs entièrement recouverts d’une nouvelle couche de peinture. La touche principale des travaux effectués par le gouvernement Japonais, est la réfection de l’aire de jeu, qui a reçu un nouveau gazon bien tondu. Sur l’aspect de l’aire de jeu, les techniciens de l’horticulture en n’appellent à une utilisation rationnelle du gazon, pour éviter qu’il s’abîme rapidement. Aux abords du stade, l’on peut remarquer des touffes d’herbes qui surplombent les gradins.
A en croire des indiscrétions dans les couloirs de la Fécafoot à Yaoundé, la rétrocession à la hâte du stade Ahmadou Ahidjo aurait été motivée par Augustin Edjoa, qui se serait retrouvé devant le dilemme de la finale de la coupe du Cameroun de football devant se jouer en fin d’année sur les installations de l’antre de Mfandena. Et la même source de poursuivre, “ le Minsep a trop pressé pour rien, il fallait laisser les Japonais terminer sereinement les travaux de réfection du stade, au lieu de l’avoir avec des aspects incomplets.
L’alternative de Garoua n’étant pas mauvaise, la finale de la coupe du Cameroun pouvait se disputer là bas. Pourvu que l’on n’est un stade Ahmadou Ahidjo qui répond aux normes prescrites par la Fifa. Et puis 1,5 milliard pour réfectionner un stade vétuste, c’est un peu trop, avec cet argent le gouvernement pouvait construire un nouveau stade même de 15000 places ! ”, tranche un administrateur de l’organe fédéral de Tsinga.
Source: La Nouvelle Expression
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