La bataille, feutrée jusqu’ici, est en train de virer à l’affrontement frontal. La réunion de concertation de vendredi dernier à l’initiative de Augustin Edjoa n’a pas en effet permis de concilier les deux parties sur les sujets qui fâchent. Tout au plus, elles ont convenu de repousser la cérémonie de la signature du contrat du nouveau patron à mercredi prochain. L’intéressé (dont l’équipe, Al Merrickh du Soudan a perdu la finale aller de la coupe de la Caf vendredi dernier 0-4 devant Css de Tunisie) arrive au Cameroun ce lundi matin, à en croire la cellule de communication du Minsep.
Le Minsep et la Fécafoot ne se sont pas accordés sur la nomination de Otto Pfister. La correspondance en cinq points adressée au ministre des Sports et de l’éducation physique à la suite des assises de vendredi dernier lève toute équivoque sur la position officielle de la Fécafoot. Si elle “ prend acte et accepte ” la nomination du technicien allemand, la fédé y annonce en termes clairs au Minsep qu’elle “ ne signera pas son contrat ”.
Iya Mohammed assure néanmoins le ministre de sa présence effective à cette cérémonie. Par ailleurs, la Fécafoot promet de tout mettre en œuvre pour que “ Otto Pfister soit dans les conditions idoines pour mener à bien ses missions ”. A cet effet, Iya Mohammed signe, dans les prochains jours, le cahier des charges dévolu au technicien. Selon des sources introduites, la feuille de route que lui prépare la Fécafoot exclut la direction technique nationale de son champ de compétences. “ On ne le reconnaît pas comme directeur technique national. S’il veut néanmoins travailler dans le développement du football, il devra le faire sous les ordres de M. Dominique Wansi, notre responsable du département technique et de développement ”, confie notre source.
Chantage
Après la vive contestation de la nomination de Otto Pfister, la Fécafoot a donc décidé de contre attaquer. En refusant de parapher le contrat, les dirigeants de la fédération veulent mettre le ministre dos au mur. Faut-il le rappeler, la signature de la fédération est nécessaire pour valider le document à la Fifa. Dans ce cas, Otto Pfister prendra-t-il le risque de le parapher en sachant qu’en cas de problème éventuel, ses droits sportifs ne sont pas couverts ?
C’est tout l’enjeu de la décision que la Fécafoot s’apprête à appliquer, en espérant qu’elle va aboutir au blocage de la situation actuelle. Mais au ministère, on considère cette menace comme un événement mineur doublé d’un chantage abject. “ Otto Pfister arrive ce lundi matin. Actuellement nous travaillons à peaufiner les détails de la cérémonie de signature du contrat repoussée à mercredi sur la demande de la Fécafoot. Elle ne va pas signer le contrat ? C’est son problème. Nous nous refusons à prêter une oreille, même distraite, à ce vulgaire chantage. Nous continuons d’avancer ”, répond-on à la cellule de communication du ministère des Sports et de l’éducation physique. Chaud devant.
Source: Le Messager
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