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Psychose de coup d’Etat à Yaoundé
(05/11/2007)
Vendredi 03 novembre 2007. Dans les environs du quartier Tsinga à Yaoundé, un jeune homme originaire de l’Extrême-Nord est abattu par un élément de la garde présidentielle.
Par Jean Marc Soboth

Les milieux de l’armée et de la sécurité en général vivent une singulière frilosité depuis que le ministère délégué à la présidence chargé de la défense nationale entretient une enquête sur un projet présumé de putsch militaire ayant déjà entraîné des arrestations d’officiers supérieurs.

1- Coups de feu au passage du cortège de Chantal Biya

Un fait presque inhabituel. Un cortège de la premiè re dame Chantal Biya en provenance de l’aéroport international de Y aoundé venait de passer par là. La première dame était allée, d’après des témoins, accueillir son homologue nigérienne, madame Tandja, lorsque ce jeune a cru propice de traverser l’avenue. Les riverains sont rapidement tenus en respects par les éléments de la Garde…

Quelques jours plus tôt, affirment des sources policières dans le Littoral, des instructions ont été données pour que la ville de Douala soit fouillée de fond en comble par les patrouilles de police et de gendarmerie. Tous les véhicules ont été examinés attentivement jusqu’au petit matin. A la recherche d’éventuelles transactions sur des stocks d’armes…

La République vit, ainsi, sur une discrète frilosité depuis l’annonce d’un projet de coup d’Etat militaire par la Sécurité il y a moins d’un mois. Les services de la surveillance du territoire, de la recherche extérieure, de la sécurité présidentielle, les renseignements généraux, etc., sont en alerte maximum suite à l’information “ mise en route ” par la défense nationale…

En réalité, l’on ne sait toujours pas grand-chose de ce schème qui ressemble, d’entrée de jeu, à un vaste procès d’intention. Qui a déjà entraîné – c’est ce qui rend d’autant plus délicate cette affaire ! - l’interpellation d’officiers supérieurs et subalternes de l’armée, ainsi que des ressortissants étrangers, en l’occurrence Angélique Grasso, Jean-Jacques Luciani et Robert Dulas, réputés proches du directeur du cabinet civil de la présidence, Jean-Baptiste Béléoken.

Parmi les autres arrestations de taille, on compte notamment : le colonel Mahamat Boukar Satoume (un ex-collaborateur du capitaine Guerandi Mbara à Nkongsamba), le colonel Samuel Koué, patron du bataillon de Mora, le lieutenant-colonel Douraï, patron du bataillon léger d’infanterie de Maroua-Salak…

Des soldats de deuxième classe ont été interpellés dans le cadre de cette enquête déclenchée, d’après des sources à la Sécurité militaire, à partir d’une cargaison d’équipements militaires interceptée à Douala, théoriquement destinée à une liste de personnes trouvée dans le carnet d’un des Européens interpellés. En somme, une opération de vaudou. Le chef de l’Etat Paul Biya, mis au parfum de ce “ coup ”, aurait demandé la libération immédiate avant son voyage de Paris…

2- Echafauder un scénario plausible

En réalité, l’enquête ne fait que commencer. D’après une source proche des officiers supérieurs toujours soumis aux enquêtes, “ Il faut bien échafauder un scénario de coup d’Etat qui tienne après la réaction sceptique du chef de l’Etat et d’un certain nombre d’autorités face à cette affaire ”. Il s’est jusque-là agi de monter un casting autour du capitaine Guérandi Mbara, l’officier toupouri devenu célèbre par la psychose qu’il inspire dans les milieux de la défense. “ A base de vieux dossiers ”.

Et pour cause. Il est l’un des auteurs du putsch manqué du 06 avril 1984 contre le régime Biya. Et, bien que vivant depuis en exil au Burkina Faso où il est occupé par ses activités universitaires, il est considéré comme l’un des fonds de commerce les plus juteux de la sécurité nationale.

Dans l’actuel scénario, deux iniquités ont, malheureusement, été introduites, qui brouillent la panoplie : les preuves bricolées sont venues s’ajouter à la complicité (impossible) du vice-premier ministre, ministre en charge de la Justice, garde des Sceaux, Amadou Ali, dont certains proches ont été interpellés puis relâchés. Une erreur monumentale de casting ! Dans le dispositif de sécurité de l’Etat, il n’est pas un secret que Amadou Ali passe pour l’homme qui “ contrôle ” Guerandi Mbara…

Il n’en demeure pas moins que, sous des apparences de “ réorientation ” de l’enquête, l’étau se resserre autour de certains clans kirdis jugés proches de l’exilé de Ouagadougou…
Mercredi de la semaine dernière, Luc Gnowa, directeur de l’Alliance biblique du Cameroun, est enlevé par des éléments du secrétariat d’Etat à la Défense (Sed). Activement interrogé sur la même affaire, il est ensuite transféré à la Région de gendarmerie du Littoral à Douala pour “ complément d’enquête ”.

Découvert par sa famille en début de semaine dernière, le théologien a été conduit d’urgence à l’hôpital militaire de la Garnison à Douala, jeudi dernier parce qu’il chialait abondamment, après 24 heures sans uriner, à cause d’une crise aiguë de reins. On reproche à ce Toupouri, intime de l’ancien ministre Dakolé Daïssala, d’avoir figuré dans le fameux carnet saisi dans le cadre de l’enquête. Il n’est pas proche de Guerandi.

Eventuellement, il aurait rencontré l’officier à l’occasion d’un de ses fréquents voyages en Afrique de l’Ouest où se trouve le siège sous-régional de l’Alliance biblique mondiale… Il n’est pas le seul toupouri dans les “ sales draps ” de l’enquête à l’insu de l’opinion. Beaucoup les croyaient libres, mais les colonels Samuel Koué de Mora et Douraï de Maroua Salak, ainsi que certains autres soldats sont dans le trou.

D’autres officiers toupouri ont subi des perquisitions inopinées, “ inadmissibles ” (sic), à leurs domiciles. Tous sont réduits au silence. On n’a pas de nouvelles précises des autres malmenés. “ Sans doute parce qu’ils sont Toupouri comme Guerandi ”, fulminent des élites qui évoquent déjà un scénario de règlement de comptes qui remonte à feu le colonel Ernest Djomdi… “ C’est une stratégie de fragilisation du président Paul Biya dans un de ses fiefs les plus puissants en cette veille de l’échéance d’octobre 2011 ”, affirme un élu toupouri du Littoral, proche du directeur de l’Alliance biblique.

3- Garde présidentielle

En fait, de nombreuses autres pistes sont déblayées. Une nouvelle information dans les arcanes de la présidence ferait état d’éléments de la Garde présidentielle interpellés pour cause de projet de coup d’Etat. L’information n’est pas confirmée. L’on aurait découvert dans des comptes bancaires personnels d’importantes sommes d’argent dont on ne sait pas encore quelles sont leurs origines, destination et motivation.

Du coup, on pense, cette fois-ci, à des préparatifs de la nébuleuse G11... C’est un des scénarios de coup d’Etat en vigueur dans le sérail. En ce moment à Yaoundé, il y en aurait environ trois. L’un d’entre eux implique directement le clan Biya, actuellement occupé dans l’enquête. Il s’agirait d’une stratégie préventive contre l’alternative consistant pour Paul Biya à “ remettre le pouvoir aux Nordistes ”. “ Une éventualité dangereuse ” pour les faucons. “ Dans les milieux de la défense nationale, commente un politologue, toute manipulation d’informations du type de l’enquête en cours est systématiquement suicidaire ”. Bref, tout ce qui annonce une alternance particulièrement épicée au président Paul Biya…



Source: Le Messager


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