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"J'apprends le patois"
(30/10/2007)
La généralisation de l'enseignement des langues nationales se prépare dans le secondaire.
Par Jean Baptiste Ketchateng

Verra-t-on bientôt sur les emplois du temps des collégiens et lycéens du Cameroun, ce qui pour beaucoup paraît comme une interférence néfaste sur l'apprentissage des langues occidentales et l'acquisition des savoirs modernes : un cours de langue nationale. Au ministère des Enseignements secondaires où la préparation d'un tel enseignement a donné l'occasion de tenir un séminaire à Yaoundé la semaine dernière, on assure que le projet est en bonne voie. Une unité des langues et cultures nationales vient même d'être mise sur pied à cet effet. Depuis le 27 août 2006, elle est rattachée à l'inspection de pédagogie chargée de l'enseignement des arts, lettres et langues…étrangères.

Au fait, souligne-t-on ici, " Le Cameroun, mosaïque d'ethnies, de cultures et de langues est souvent cité comme une Afrique en miniature. En dehors des langues nationales qui y cohabitent (environ 239 langues viables et 23 langues en voie d'extinction), il hérite de la colonisation, deux langues officielles, le français et l'anglais, qui forment le socle de son bilinguisme officiel et participent à son multilinguisme social légendaire (sic) et à sa richesse culturelle et linguistique. […] Aujourd'hui, on peut [donc] parler d'un consensus autour de la promotion et de la protection du patrimoine linguistique et culturel camerounais. "

Résultats

Précisément, indique-t-on au ministère des Enseignements secondaires, face au taux important des redoublements, à la déperdition scolaire, les langues locales permettront d'améliorer les résultats scolaires. " Il s'agit, entre autres, de mettre en pratique le principe pédagogique consistant à aller du connu vers l'inconnu ", explique-t-on encore à l'unité des langues et cultures nationales. Et puis, note-t-on enfin, cette réforme permettrait de rattraper les pays anglophones africains qui en la matière ont déjà une longueur d'avance.

Ces justifications, pour certains parents, sont à la fois bienvenues et suffisantes en elles-mêmes. Louison Amayene, parent d'élèves du lycée de la Cité-Verte à Yaoundé, pense ainsi que : " Cela permettra au moins aux enfants de surmonter plus facilement la barrière linguistique lorsqu'ils se retrouvent avec leurs parents au village ".

Pour ce parent, l'inclinaison " naturelle " à parler français dans son ménage, l'a gagné sans qu'il ne puisse rien y faire. " J'aurais bien aimé transmettre ce que j'ai appris au village de nos us et coutumes, mais la vie est tellement difficile que c'est un plan que je garde dans les tiroirs, au regard du temps que je passe avec mes enfants ", regrette-t-il.

S'il craint cependant que le trop plein de matières ne pèse sur l'emploi du temps de ses deux filles, M. Amayene se demande également si les changements fréquents de langue d'études ne vont pas perturber les élèves. Mais, pour le coordonnateur de l'Association nationale des comités de langues camerounaises (Anaclac), Maurice Tadadjeu, qui a prononcé la leçon inaugurale lors du séminaire, l'expérience de l'enseignement de 38 langues dans une dizaine de collèges privés a été positive. Aussi a-t-il souhaité que soient créées à l`Ecole normale supérieure et dans les universités, des facultés de langues et cultures nationales.



Source: Quotidien Mutations


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